Homélie
Prière universelle
ASSOMPTION
(Luc 1/39-56)

De toutes les fêtes célébrées en l’honneur de la Vierge Marie, l’Assomption est celle qui rassemble le plus de fidèles dans les églises, mais aussi à l’extérieur lors de nombreux pèlerinages. Surtout depuis l’époque médiévale on a souvent confié le destin de notre pays à Marie et nous pouvons sans doute y voir l’une des raisons de l’émotion causée naguère par l’incendie de Notre Dame En 1950, définissant le dogme de l’Assomption, le Pape Pie XII précisait :

« Cette fête ne rappelle pas seulement que le corps inanimé de la Vierge Marie n’a subi aucune corruption, mais aussi qu’b et qu’elle a été glorifiée dans le ciel, à l’exemple de son Fils unique Jésus-Christ ».

C’est dit en une phrase, mais ce fut l’affaire de toute une vie, pour Marie comme pour Joseph
Ce que l’Église nous propose par l’image de Marie élevée à la gloire du ciel, ce n’est pas d’abord la protection de nos personnes, mais la femme fidèle en sa foi et associée au salut de tous, par l’Esprit Saint, dans la mise au monde de Jésus.

" Elle a triomphé de la mort ", disait le Pape Pie XII ; or ce que nous venons d’entendre, lors de la lecture de l’Apocalypse comme dans la Lettre de saint Paul aux Corinthiens, nous montre bien ce combat entre les puissances de ce monde, les forces du mal, et l’enfant menacé de mort dès sa naissance. La mise au monde de Jésus ne s’arrête pas à Bethléem. Pour être désormais dans la paix et la lumière resplendissante de Dieu, Marie n’en est pas moins la première chrétienne engagée dans les conflits entre le péché et la grâce, la violence des hommes et l’amour infini de Dieu..
Il est important de rappeler cela, car il est des manières de célébrer la " Reine du ciel " qui semblent passer sous silence qu’elle connut le chemin de la croix afin de participer à la victoire sur la mort dans le Christ ressuscité.

Ce que la tradition dit de Marie peut s’appliquer à l’Église : elle aussi, fidèle à sa foi, est associée par l’Esprit Saint à la mise au monde de Jésus. Prise dans le conflit entre sa fidélité et les passions violentes de l’histoire, elle présente au monde l’enfant fragile du souffle de l’Esprit. De même que Marie, l’Église pourrait être regardée comme hors du temps si l’on attendait d’elle des talents miraculeux. L’Évangile nous révèle au contraire que l’obéissance de la foi est une épreuve, un désert où les fruits de l’Esprit sont menacés de mort. C’est de la passion et de la résurrection du Christ que Marie tient sa gloire : celle-ci est faite d’ouverture, d’humilité et de faiblesse rachetée dans l’amour. Il ne faut pas s’y méprendre : si le Moyen Âge a paré la Vierge du diadème et des perles de ses reines, la gloire de Dieu est à l’opposé des glorioles humaines. Elle est la victoire de la vie à l’encontre des multiples violences ou des gloires des hommes.
A ce titre, ne serait-il pas bon de rappeler en ces heures si douloureuses pour le Liban, le travail accompli par un beau groupe de femmes chrétiennes et musulmanes depuis plus d’une vingtaine d’années autour de leur commune dévotion à Marie ? Il a abouti, il y a dix ans, à la déclaration du 25 mars comme jour de fête nationale et à l’érection d’un monument, au carrefour de la place du musée, à Beyrouth.
C’est bien pour cela que nous aimons prier Marie : elle est proche de nos joies et de nos douleurs; les mystères joyeux et douloureux du rosaire sont la porte vers la gloire du Christ, C’est ainsi que le Magnificat prend tout son sens ; il n’est pas l’exaltation de la richesse, de la superbe et de la puissance, il est l’émerveillement devant Celui qui relève le pauvre, regarde les humbles, nourrit les affamés et maintient malgré tout la promesse d’alliance. C’est cette fidélité radicale que Dieu assume, qu’il couronne en cette fête, pour donner à Marie sa gloire, c’est à dire la plénitude de son espérance.
Amen.

15.8.20

Prière universelle 

En ce jour où nous célébrons
l’Assomption de la Vierge Marie,
présentons à Dieu, par l’intercession de Notre Dame,
nos prières confiantes pour le monde.

Avec Marie, femme revêtue d’un manteau de soleil,
Prions pour les habitants de tous les continents :
Qu’ils découvrent et respectent en eux-mêmes, dans leurs frères
et dans toute la création, le reflet de la beauté du Créateur.

R/ I 12 Dieu d’amour, écoute-nous !

Avec Marie, femme souffrante des douleurs de l’enfantement,
Prions pour les victimes des conflits armés dans le monde,
pour toutes les personnes affectées par la pandémie
et tous ceux qui essaient de les soulager :
que leur épreuve nous conduisent tous à vivre la solidarité
et à œuvrer à la construction d’un monde plus fraternel. R/

Avec Marie, étoile du matin,
Prions pour les chrétiens persécutés,
et ceux dont les droits sont bafoués, les réfugiés, les migrants :
Qu’ils rencontrent des frères qui les réconfortent
et leur redonnent courage et espérance. R/

Avec Marie, élevée dans la gloire,
Prions pour notre assemblée :
Que notre joie de croire soit contagieuse
et éclaire toutes nos rencontres. R/

Seigneur notre Dieu,
par l’intercession de la Vierge Marie,
fais que l’humanité entière renaisse à l’espérance,
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
AMEN

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre