Encore une fois, le maître est parti. Ainsi commence l’évangile depuis plusieurs dimanches.. Il ne nous abandonne pas pour autant. Nous avons une consigne. D’autres fois, il nous laisse gérants de ses biens, de sa maison.
Ceci se rapporte évidemment à la situation des années qui suivirent la mort et la résurrection du Christ, alors que certains pensaient à un retour imminent. Au bout de quelques décennies il fallait bien se rendre à l’évidence : ce retour n’était pas pour tout de suite, et l’on s’est souvenu alors de ce que Jésus en avait dit, pour essayer de mieux comprendre ce temps dans lequel on venait d’entrer, celui de l’attente.
On peut attendre de bien des manières,
dans l’impatience,
dans l’angoisse,
dans la joie de l’espérance.
On n’attend pas de la même manière sa paye, un ami, le résultat d’un examen. On peut aussi se lasser d’attendre et se contenter du moment présent, de profiter sans plus de ce qui nous a été donné. C’est sans doute le problème de tant de nos concitoyens qui ont chassé de leur horizon toute attente de la vie éternelle, pour lesquels même le mot Dieu ne signifie plus rien, ces adeptes d’une spiritualité sans Dieu.
En nous confiant son domaine, Dieu demeure présent par sa volonté, celle de nous voir réussir en premier lieu ce qu’il nous a donné de meilleur, notre intelligence, notre volonté, notre liberté, notre capacité d’aimer. Une joie vient habiter cette tâche de nous construire, celle de l’attente d’un accomplissement. Les textes de l’Avent sont pleins de cet appel à la joie. Il s’agit moins de pénitence que d’ouverture à ce qui vient. Laissons nous prendre par cette bonne nouvelle de la venue de Jésus. Nous ne pouvons la connaître que par la foi. Si nous n’attendons que des cadeaux ou un bon repas, nous serons forcément déçus. C’est peut-être ce qui explique la tristesse de bien des lendemains de fêtes. Très souvent nos textes nomment cette joie paix, apaisement de nos conflits intérieurs, de nos peurs, de nos rancunes.
Au fond l’Avent nous invite à reprendre conscience de notre condition d’enfants de Dieu.
Certes nous allons célébrer la naissance de Jésus, mais en même temps notre propre renaissance.
Nous répétons que le Christ renaît sans cesse dans le monde, et cependant nous voyons nos églises se vider. Souvent nous passons d’un christianisme de tradition, en grande partie d’ordre culturel, hérité du milieu dans lequel nous avons grandi, à une foi choisie, décidée en toute conscience. C’est pourquoi il y a de plus en plus de baptêmes d’adolescents ou d’adultes. Des fonctions sont de plus en plus assumées par des laïcs alors qu’elles l’étaient autrefois par des prêtres. C’est un progrès de la vie chrétienne. Nous avons vu des communautés progresser en vie fraternelle.
Ainsi le Christ vient-il à nous de manière nouvelle, y compris en temps de pandémie. L’avenir nous réserve sans doute d’autres surprises. Le Christ est bien le même hier et toujours, mais c’est nous qui changeons et qui le découvrons peu à peu dans une autre lumière, comme les apôtres après la résurrection.
29.11.20
Prière universelle
En ce début d’année liturgique,
prions avec confiance le Seigneur Jésus, notre Seigneur et notre frère.
Voici que s’ouvre le temps de l’Avent.
Rendons grâce pour le don de ces jours d’attente
qui avivent notre espérance,
et confions notre Église et ses pasteurs
entre les mains de Celui qui vient pour tout sauver.
R/14 « Viens, Seigneur Jésus, viens ! »
Voici que désormais, dans notre pays, les croyants
peuvent de nouveau se rassembler pour le culte.
Rendons grâce pour le don de la communauté fraternelle,
et confions à la compassion de Celui qui vient pour tout sauver
tous ceux que la guerre, la persécution, la maladie,
empêchent de se joindre à une assemblée de prière.
Voici venir les dernières semaines d’une année
durement marquée par la pandémie.
Rendons grâce pour les gestes de solidarité
qui ont adouci la souffrance de ces jours,
et confions tous ceux qu’angoisse la situation économique et sanitaire
à Celui qui vient pour tout sauver.
Voici le temps de la veille
où nous sommes appelés à tenir bon dans la prière.
Rendons grâce pour cette mission
qui nous place au service de tous nos frères,
et confions-nous les uns les autres
à la grâce de Celui qui vient pour tout sauver.
Seigneur Jésus, notre espérance,
veuille accueillir notre prière, Toi qui règnes…