Lundi 28 décembre 2020 à Jouarre
Il y a 4 jours, nous fêtions sa naissance : c’était Noël. Pour tellement de monde, avec ce virus, ça a été une fête d’anniversaire bien particulière cette année. Ce n’était pas comme d’habitude, c’était comme si nous étions invités à nous déshabituer pour vivre du nouveau.
En tout cas, c’était vendredi : Dieu est venu naître parmi nous. Ou plutôt, Dieu a cherché à naitre en nous. Ou mieux encore, Dieu cherche à naitre en nous.
Parce que pour Dieu, le Seigneur de la Vie, le Seigneur de toute vie, le plus dur n’est sans doute pas de vivre, mais de naitre. A peine après avoir respiré pour la première fois, le voilà partit en périple en Égypte. Décidément pour Dieu, le Seigneur de la Vie, le plus dur n’est sans doute pas de vivre, mais de naitre. De naître en nous, en nos cœurs.
Et il se peut aussi que le grand problème de notre vie ne soit pas d’abord de vivre, mais de naître !
Partout ou presque, de BFMTV à nos discussions ci-et-là, on nous dit que nous avons le mal de vivre : manque d’argent, manque de liberté, manque de moyens pour assurer son travail, manque de motivations ou de force physique, manque de temps, manque d’amour aussi…
N’aurions-nous pas aussi le mal de naître ? N'aurions-nous pas plutôt le mal de naître ?
C'est-à-dire de devenir celui ou celle que nous sommes véritablement. J’ai lu un jour ce poème qui n’était pas signé. Je vous le partage :
Si tu saisis en toi cette pulsation merveilleuse qui te porte à ne pas être aujourd'hui ce que tu étais hier : tu es en train de naître.
Si tu te sens aujourd'hui capable d'un amour tout neuf que tu n'espérais pas hier : tu es en train de naître.
Si tu te fais aujourd'hui tout petit devant Jésus pour te laisser conduire dans sa Lumière : tu es en train de naître.
Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n'est pas de vivre, c'est de naître constamment pour ne pas être vieux.
Puisses-tu garder de cette nuit la saveur d'une rencontre : Dieu vient remplir tes mains de pauvre.
Puisses-tu garder de cette nuit la confiante et humble certitude que tu es appelé indéfiniment à être et, tout autant, appelé à faire naître les autres.
Et voici qu'inlassablement, Noël après Noël, jour après jour, Dieu frappe à ta porte et te demande à naître en toi.
Difficile pour Dieu de naitre dans notre monde. Difficile pour Lui de naitre dans le cœur d’Hérode. Les Saints Innocents comme on dit, le savent bien.
Noël ne serait donc pas un anniversaire comme les autres, ce n’est pas uniquement la naissance de Jésus que nous avons fêter, c’est aussi d’une certaine manière la nôtre : si tu te fais aujourd'hui tout petit devant Jésus pour te laisser conduire dans sa Lumière : tu es en train de naître. Si tu laisses encore naître en toi sa Bonté et sa Paix, alors tu es en train de naitre.
Aujourd’hui, en venant naitre au milieu de nous, Dieu nous fait renaitre. En quelque sorte, nous co-naissons avec lui, c’est une co-naissance. Et notre avenir, Noël après Noël, jour après jour, se dessine avec lui. Ce n’était pas une fête comme d’habitude vendredi, c’était comme si nous étions invités à nous déshabituer pour Le laisser naître en nous. Si on y arrive, ça changera tout !
Hérode nous aide à sa manière, il nous montre un chemin qu’on peut ne pas prendre. Aujourd’hui peut être un nouveau départ, pour Dieu comme pour nous, pour nous ensemble. Si on y arrive, si on arrive à naître avec lui, ça changera tout !
Alors d’une certaine manière, bon anniversaire à toutes et à tous !