Homélie
Prière universelle
Homélie du P. Pierre

L'évangile que nous lisons aujourd'hui nous indique comment Jésus se représente le monde, dans ses relations avec Dieu : lui-même est la "vigne", son Père "le vigneron", nous les hommes, "les sarments à porter du fruit, beaucoup de fruit".
Jean le Baptiste, s'adressant à ceux qui s'avançaient vers lui pour recevoir le baptême, disait : "Produisez donc un fruit digne de la conversion" Mt 3, 8. D'après les lois de la nature, le fruit est toujours produit par un arbre. Les fruits comestibles, utiles pour la gloire de Dieu et la vie des hommes, sont produits par de bons arbres. Alors le baptiste met en garde : "Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu" Mt 3, 10. Seule la vie de conversion des hommes les assimilé aux arbres qui portent de bons fruits.
Jésus viendra reprendre cet enseignement en nous faisant comprendre que "chaque arbre se reconnaît à son fruit", il en donne même la précision : "Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri, jamais non plus un arbre qui pourri ne donne de bon fruit" Lc 6, 43- 44.
Mais aujourd'hui, Jésus le martèle : pour sue le sarment porte du fruit, il lui faut résolument se greffer sur la vigne
d'où il tirera sa sève : "Demeurez en moi" v. 4. Alors Jésus parle de deux types de sarments :
1) celui qui ne porte pas de fruit, il représente ceux qui manifestent l'indifférence vis-à-vis de Dieu, de la foi, de l'Eglise, et qui s'enferment dans les manques d'amour, de refus de pardonner, et de toutes attitudes qui éloignent de Dieu. Ceux-là, le "Père les enlève" v. 2
2) celui "qui porte du fruit, le Père le purifie en le taillant, pour qu'il en porte davantage"v.2. Puisque toutes ces opérations nous concernent, nous les hommes, ces purifications peuvent passer par quelque difficulté, épreuve, souffrance, dans lesquelles nous devons reconnaître notre croix, et qu'il nous faut affronter avec "endurance, patience et persévérance" Col 1, 11.


"Demeurer en Jésus" constitue la clé de toute relation authentique avec Dieu : "Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit" v. 5. Jésus est lui-même la source de vie, permettant à nous, arbres plantés dans le jardin de Dieu, de "porter de fruit, beaucoup de fruit", il en donne la condition : manger sa chair et boire son sang, cette condition, il l'exprime ainsi : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui" Jn 6, 56.
C'est là, dans cette communion avec lui que tout se joue : nous sommes ses disciples, nous vivons de sa vie, nous pouvons alors accueillir en nous "l'Esprit Saint, qu'il donne à ceux qui croient en lui"J' 7, 9, et qui rend tout possible par sa puissance. Avec Jésus dans l'Eucharistie où nous recevons son Corps et son Sang, et l'Esprit Saint, nous devenons capables de porter le fruit que Dieu attend de nous, et que nous présente l'apôtre Paul, il est " amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi" Ga 5, 22.
Seigneur, fais-moi vivre de toi, pour toi et avec toi ; que je porte avec endurance, persévérance et patience ma croix derrière toi, pour ma propre purification, et que je produise en abondance le fruit qui glorifier à ton nom. Amen !

Homélie du P. Michel (non prononcée, mais préparée !)

Jésus ne nous enseigne pas à partir d’idées générales, abstraites, mais à partir de ce qui se voit, de ce qui fait notre vie quotidienne. Aussi la Bible est-elle pleine d’images. Dimanche dernier c’était celle du berger et de son troupeau, aujourd’hui c’est celle de la vigne. Nous ne sommes pas dans un pays de vignobles mais non loin d’ici l’on fait quand même du champagne…

Pour Jésus il s’agit toujours de nous donner accès à une autre réalité, invisible. Une autre réalité, non pas une simple représentation, une construction idéale, fruit de notre esprit.

La vraie vigne ne nous est accessible que par la foi. Ainsi Dieu avant de se faire connaître par le Christ qui est l’image du Dieu invisible, le fait par des images, prises dans la création qui, comme le dit saint Paul , « nous manifeste les attributs du Dieu invisible » Rom 1/20   Elle est une sorte de livre qui nous parle de Dieu. Toutes les paraboles sont construites sur ce schéma. Lorsque nous les abordons, nous pouvons toujours nous poser les deux questions :

"que me disent-elles de Dieu ? que me disent-elles de l’homme ?"

 

Ainsi la vigne que nous connaissons nous dit quelque chose du lien qui existe entre Dieu et nous. Certes le vigneron demeure extérieur à sa vigne, alors que Dieu, par son Verbe, lui est intérieur comme à toute la création. Il ne se confond pas avec elle, mais lui demeure intimement présent.

Saint Jean insiste beaucoup sur cette présence de Dieu en nous. Elle se fait par le Fils et par l’Esprit. La sève qui coule dans les sarments peut nous faire comprendre comment cette vie de Dieu pénètre en nous, tout aussi vitale que le sang l’est pour notre organisme humain. 

Nous savons aussi que les sarments font corps avec nous. Ils sont différents les uns des autres. Les uns portent du fruit, les autres non. C’est alors l’image de ce qui dans nos vies ou parmi nous demeure stérile, mauvais, ce qui ne peut que brûler. Une réalité que nous ne pouvons pas écarter, qui nous pousse à entendre et prendre au sérieux la parole de Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Comment l’Esprit pourrait-il nous être donné avant la manifestation de la gloire du Christ dans sa mort et sa résurrection ?

Le fruit que nous pouvons porter n’est en fin de compte que celui de l’arbre de la Croix.

Mais aussi, pourquoi porter du fruit si Dieu prend en charge toutes nos imperfections, nos stérilités, ce qui en nous ne peut que mourir ? Seule la foi peut apporter une réponse, dans la mesure où c’est dans l’amour que Dieu nous porte que nous sommes à même de lui répondre, dans le même registre. La vie nouvelle dans laquelle nous introduit le baptême nous conduit à vivre à la façon de Jésus qui nous dit qu’il aime le Père, qu’il fait toujours ce qui lui plaît..

Certes nous ne sommes pas toujours à la hauteur, et c’est pourquoi les sarments ont besoin d’être émondés. C’est toute la vigne, dans l’unité de l’Église qui doit rendre gloire au Père.

Toute une aventure à vivre.

2.5.21

Prière universelle 

Comme des enfants,prions Dieu notre Père,
qui exauce notre prière faite avec foi.

En ce jour où nos frères orthodoxes célèbrent la fête de Pâques,
prions pour que l’Église d'Orient et d'Occident
d'un seul cœur, d'un même élan annonce à l'univers entier
la victoire du Christ sur la mort.

R/ I 20 Dieu d'amour, entends notre prière !

Prions pour tous ceux qui veulent changer le monde.
Qu'ils n'oublient pas que l'amour se vérifie dans les actes
et que toute action efficace prend sa source dans le Christ.

Prions pour tous ceux qui désespèrent,qui n'en peuvent plus de souffrir
de la maladie,de la guerre,de la pauvreté, de la peur.
Qu'ils découvrent que Dieu est plus grand que leur cœur,
et qu'il est fidèle.

Prions pour les parents et les éducateurs en ces temps difficiles,
et pour les enfants et les jeunes qui ne reçoivent pas une formation solide
alors qu'ils devront affronter un monde complexe.

Prions pour nous tous qui partageons ce matin la table eucharistique.
afin que nous soyons vraiment les disciples du Ressuscité
animés de son Esprit et vivant de sa Vie.

Père très bon, exauce nos prières, garde nos cœurs dans la paix,
et nous te rendrons grâce éternellement
pour tous les biens que tu nous donnes.
Par Jésus le Christ....

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre