Homélie du P. Michel
Nos trois lectures s’accordent. La seconde décrit avec vigueur les conséquences désastreuses de la volonté de domination : un univers sans paix et sans justice, régi par l’idolâtrie du pouvoir, génératrice de violence. Une violence qui s’exerce avec un acharnement particulier contre les messagers de paix. Ne prétendent-ils pas que la vérité de l’homme réside dans la décision de servir ? La première lecture décrit de façon saisissante l’hostilité des partisans de la puissance envers celui qui proclame la justice, la douceur, la patience. Fidèle à son message il ne peut pas répondre par la violence aux coups qu’on lui porte. Tout cela est si proche des récits de la Passion. Pas de doute, nous sommes ici devant le drame central de l’humanité. Nous le retrouvons dans tous les conflits qui déchirent notre monde.
Si nous relisons l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons que les disciples sont pris dans le mensonge du culte de la grandeur. C’est un tableau saisissant. Nous voyons sur le vif comment Jésus ne se contente pas dans son enseignement de commenter un texte. Il part de la vie, de ce qui se passe sous nos yeux. Il marche vers Jérusalem, vers la ville qui « tue les prophètes ». Il sait ce qui va arriver.
Les disciples suivent, physiquement dociles, mais mentalement fermés à l’œuvre qu’il va accomplir, des disciples qui n’osent même pas demander d’explication. Deux mondes séparés par une cloison étanche. D’un côté Jésus qui annonce qu’il va donner sa vie pour nous, donc qu’il se fera le serviteur, le « dernier ». A côté, des hommes qui discutent pour savoir qui est le plus grand, le chef.. Jésus est vraiment seul et cette solitude durera jusqu’à la fin. Les disciples ont sans doute mauvaise conscience. Ils ne sont sans doute pas à l’aise, pas très fiers de leur désir de grandeur. En parlant d’eux Marc nous parle en fait de nous-mêmes. Qui d’entre nous ne s’accuse pas de suivre Jésus mollement, de ne pas lui avoir vraiment tout donné. Nous nous cachons souvent à nous-mêmes, une façon de se cacher à Dieu. Faisons-nous mieux que les disciples ?
A la suite, Jésus prend les Douze à part. Spécialement choisis, ils auront des responsabilités dans le peuple qui va se former. Ils recevront des pouvoirs. Forte sera la tentation de se considérer comme les « plus grands » Jésus prend un petit enfant et le place au milieu d’eux. Il ne dit pas ici qu’il faut devenir comme un petit enfant pour entrer dans le Royaume. C’est sous-entendu, à cause de tous les textes qui nous invitent à renaître. Ici l’accord est mis sur l’accueil. Quiconque accueille le plus petit accueille en fait le plus grand. D’abord le Christ qui se dépouille de toute grandeur et ensuite le Père. Le chemin vers Dieu passe donc par la prise en considération des plus petits, des plus démunis.
La foule rassemblée dans nos églises aujourd’hui va entendre cet évangile. Tous pourront voir dans la foi cet enfant que Jésus place au milieu d’eux, de nous tous... Nous en sommes tous là, et il n’y a pas de foi chrétienne sans le désir de trouver celui qui nous comblera et nous fera accéder à la taille adulte à laquelle nous sommes appelés.
Homélie du P. Pierre
Prière universelle
Jésus-Christ s’est fait le dernier et le Serviteur de tous ;
par lui, présentons au Père la vie du monde.
Prions pour notre Pape,
que ses appels insistants à l’Église et au monde
pour plus de synodalité et de fraternité
parviennent à toucher le cœur d’un plus grand nombre d’hommes de bonne volonté.
R/I-13 : « Dieu d’amour, prends pitié ! »
Prions pour les responsables politiques et économiques
tentés par la soif du pouvoir et des richesses,
que les cris de leurs concitoyens les plus pauvres
réveillent leur conscience pour plus de justice dans la répartition des biens.
Prions pour ceux qui sont chassés de leur Pays
par des guerres fratricides de plus en plus nombreuses,
afin qu’ils puissent trouver une terre d’asile respectant leur dignité humaine.
Prions pour tous ceux qui découvrirons le patrimoine culturel de Jouarre ce Week-end,
que ces visites et ces rencontres
deviennent pour eux une annonce de la Bonne Nouvelle de l’Évangile.
Prions pour nous tous rassemblés ce matin
par Notre Seigneur Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous,
que cette Eucharistie nous conforme toujours plus à lui.
Seigneur notre Dieu, force de ceux qui espèrent en Toi,
Écoute notre prière et exauce-la.
Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Amen