Homélie
Durant deux semaines, nous sommes restés plongés dans la lecture continue du livre de l’Apocalypse ; de cette lecture nous avons pu retenir que Dieu envisage pour tous un monde de justice, de vérité et de liberté; seulement, nous devons être patient et persévérer, je dirais, dans la prière et des actions charitables quotidiennes afin que le jour du jugement dernier nous soyons admis parmi ceux qui ont « lavé leurs vêtement dans le sang de l’agneau » (Ap 7, 14) à savoir les élus pour le Royaume de Dieu. Et, hier nous terminions le temps ordinaire avec une invitation particulière que St. Luc met dans la bouche de Jésus : « restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21, 36). Quelle belle manière de nous introduire dans ce temps intense de préparation à la Venue de l’Emmanuel.
Frères et sœurs, en ce premier dimanche du temps de l’Avent, la Parole de Dieu nous invite à ne pas nous endormir sous peine de passer à côté de quelque chose d’essentiel. Les textes soumis à notre méditation aujourd’hui sont très suggestifs.
Dans la première lecture, Isaïe nous présente deux images. Celle d’une foule en marche « montant la montagne du Seigneur » (Is 2, 3) et celle des nations du monde qui rangent leurs épées pour ne plus se dresser l’une contre l’autre (Is 2, 4). Ces images préfigurent, dans l’imaginaire du prophète Isaïe, un moment à venir où la terre entière ne connaîtra plus de distinction entre nation et sera réunie sous l’impulsion de la Bonne nouvelle, celle de l’Amour de Dieu. Dieu lui-même se tiendra alors au milieu de ces nations unies comme arbitre et signera une Alliance solide avec l’humanité afin qu’il règne la paix tant souhaitée et désirée par tous mais toujours si loin de tous à cause de nos désirs égoïstes.
Quant à la deuxième lecture, c’est tout comme si elle venait rappeler à l’humanité son devoir de rester fidèle à l’Alliance signée avec Dieu. On le sait, cette Alliance est un projet bienveillant de Dieu qui nous a choisi bien avant la création du monde pour être ses fils adoptifs dans son Fils unique, Jésus Christ (Rm 8, 14s ; Ga 4, 4s). En d’autres termes, comme le laissait entendre Benoît XVI dans sa catéchèse du 5 décembre 2012, Dieu, veut nous attirer à lui afin de vivre ensemble en pleine communion, dans la joie et la paix. Mais comment être réunis dans l’amour de Dieu en Jésus Christ si nous sommes endormis ? Saint Paul nous invite donc à « sortir de notre sommeil » (Rm 13, 11) car « le jour est tout proche » (Rm 13, 12).
Le jour, c’est la lumière du Seigneur vers laquelle Isaïe invitait déjà la maison de Jacob à marcher (Is 2, 5). Marcher dans la lumière, frères et sœurs, c’est être capable de choisir en toute connaissance de cause sachant que, ce qu’on veut choisir est éclairé et, si on le choisit, c’est parce qu’on l’aura voulu. Il est donc de la responsabilité de tous et de chaque chrétien de « rejeter les ténèbres » comme nous le dit Saint Paul pour se revêtir « des armes de lumière » (Rm 13, 12) afin de savoir opérer les choix de vie pour le bien de tous et de la communauté entière.
Il va sans doute dire que notre humanité ne nous facilite pas les choses, car elle nous tire toujours vers le bas. Pour cette raison, nous ne comptons pas seulement sur nos propres forces mais sur le Christ en nous depuis notre baptême. Quant à nous, pour l’instant en attendant le jugement dernier, contentons-nous de nous comporter « honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxures ni débauches, sans rivalités ni jalousie » (Rm 13, 13). N’est-ce pas là un bon programme pour éviter que quand le Fils de l’Homme viendra, il nous surprenne ?
Frères et sœurs, le Fils de l’homme, est déjà venu, il vient et viendra. Si Jésus parle encore de sa venue dans l’Evangile d’aujourd’hui, c’est peut-être pour nous introduire dans l’idée de sa nouvelle venue, le jour du jugement dernier ; ce jour où, il viendra prendre avec lui ceux qui auront lavé leur sang dans le vêtement de l’agneau (Ap 7, 14). Ce n’est pas quand il sera là que nous allons nous préparer, il nous faut dès maintenant veiller pour être prêts car « ce jour viendra comme un voleur, au moment où on ne l’attend pas » (2 P 3, 10 ; Ap 16, 15). Nous voilà avertis : que le déluge ne nous surprenne pas comme au jour de Noé (Mt 24, 38-39).
Plaise donc au Seigneur de nous donner la grâce, en ce temps de l’Avent, de nous tenir davantage prêts et de veiller sur la réalisation de son projet bienveillant déjà présent et à venir pour l’humanité.
Prière Universelle
Au seuil de cette nouvelle année liturgique,
les yeux levés vers le Seigneur Jésus, notre Dieu et notre Sauveur,
Prions-le avec confiance
pour toutes les femmes et tous les hommes de notre monde
Prions pour notre Église en ce temps tumultueux.
Qu’elle se laisse guider, diriger par ta Vérité,
et que ta lumière éclaire ses pas
et lui ouvre des chemins nouveaux d’Espérance et de paix.
I 18 – « Viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
Prions, à l’invitation du Pape François,
pour « les enfants qui souffrent -
ceux qui vivent dans la rue,
les victimes des guerres, les orphelins :
qu’ils puissent avoir accès à l'éducation
et retrouver l'affection d'une famille. »
Prions pour que l’amour dont Dieu nous aime,
pénètre le cœur de tous les dirigeants sur notre planète,
et répande sa lumière là où règnent l’obscurité et les ténèbres du mal.
Prions pour ceux qui trouvent le temps trop long
ou qui n’ont plus le temps de rien
afin que cette marche vers Noël ouvre leurs yeux et leur cœur
et les aide à retrouver le chemin du don et de la joie.
Prions pour nous tous, rassemblés en ce 1er dimanche d’Avent,
afin que l’écoute de la Parole de ce jour
touche nos cœurs et nous rende vigilants dans la prière
et joyeux dans l’attente de la venue de notre Sauveur.
Seigneur, notre Dieu, accueille nos prières en ce dimanche.
Fais de nous un peuple de veilleurs,
qui guette les signes de la venue de Ton Fils,
lui qui vit et règne avec Toi et le Saint Esprit
maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.