Homélie du P. Désiré
L’évangile selon saint Matthieu qui est soumis à notre méditation ce dimanche, est vraiment pour nos oreilles une Bonne Nouvelle comme elle le fut pour les « biens aimés de Dieu » de Rome (Rm 1, 1) à qui Paul s’adresse dans la 2ème lecture. Cet Évangile nous raconte l’histoire du Fils de Dieu et nous pouvons y contempler trois éléments qui marqueront à jamais la grande histoire du Salut. D’abord l’Incarnation du Verbe dans la descendance de David (Mt 1, 20 ; Rm 1, 3) en signe de la fidélité de Dieu à son serviteur, à ses pères et à son peuple (Lc 1, 69. 72-73) ; ensuite, la conception de la Vierge par l’intervention de l’Esprit Saint (Mt 1, 20); et l’annonce du nom de celui qui va naître : « Jésus », surtout du rôle qu’il va jouer : « c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt1, 21).
La mise en scène, frères et sœurs, a tout de même quelque chose de dramatique. C’est la situation d’un homme toujours resté silencieux dans le projet bienveillant de Dieu pour l’humanité. Il s’agit de Joseph, à qui la Mère de Jésus était accordée en Mariage. Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, plus de 2000 ans aujourd’hui, combien cette histoire a pu être un drame pour cet homme qui n’attendait rien d’autre que de construire sa vie de famille avec son épouse et éventuellement leurs enfants, si Dieu leur accordait cette bénédiction ? Mais, les choses ne se sont pas passées normalement. Qu’est ce qui d’ailleurs, dans cette histoire, était normal ? sinon le désir de Dieu de chercher l’homme et de le sauver. Dieu veut naître parmi les hommes. Mais toi Joseph, fils de David, que viens-tu vraiment faire dans cette histoire où Dieu lui-même veut naître dans nos cœurs ?
Dans les crèches que nous renouvelons chaque année par effet de mode que par conviction de foi, nous te laissons une place à côté de l’enfant Jésus et de sa Mère. Mais, tu sembles n’être-là qu’un personnage de second plan. Personne ou très peu de personnes font d’ailleurs attention à toi, Joseph, quand nous visitons ces belles crèches de nos églises. Certains voudraient même que tu n’y sois plus tant la paternité est devenue un sujet à question.
Malgré notre indifférence, tu es pourtant là toi aussi participant à cette grande et mystérieuse histoire de Dieu qui prend chair en une Vierge et naît au milieu des hommes comme un enfant. Tu es là, silencieux depuis que tu as su que celle qui t’était accordée en mariage était enceinte par l’action de l’Esprit Saint (Mt1, 18). Quel sacré bonhomme tu es, Joseph !
Alors que nous aimons afficher tout, en particulier les défauts des autres et prendre vengeance d’eux quand notre amour propre est blessé, tu nous enseignes la voie de la magnanimité, de l’indulgence. Homme juste, tu n’as pas voulu dénoncer publiquement Marie. Mais, sacré Joseph, ton cœur humain avait quand même décidé de le faire en secret ; cela aurait eu le même résultat. La condamnation d’une femme infidèle. Toi qui es juste, comme tu as dû souffrir pour prendre cette décision.
Mais, Dieu qui sonde les cœurs, et connaît leurs pensées, sait aussi affermir les cœurs justes. Il ne pouvait pas te laisser longtemps dans le doute. Alors par la voix de l’Ange, il est venu t’apaiser : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). Et alors, tu pris chez toi ton épouse (Mt 1, 24).
Saint Joseph, époux de Marie, plaise avec ton intercession, que le Seigneur vienne nous sortir de tous nos doutes en cette dernière semaine de l’Avent ; obtiens pour nous la douceur du cœur et la disponibilité à écouter la voix intérieure du Seigneur en nous. Pour ceux qui sont timides et craignent des regards extérieurs, obtiens, pour eux, la grâce du courage pour mettre en application les décisions discernées dans la présence de Dieu. Et que l’Emmanuel, « Dieu avec nous » (Mt 1, 23) vienne habiter nos cœurs et dans nos maisons afin que nous célébrions dans la joie les fêtes de cette fin d’année.
Prière Universelle
A l’approche de Noël,
demandons au Seigneur Jésus la grâce de le reconnaitre et de le recevoir.
Prions avec confiance pour tous les hommes.
Pour l’Église, qu’elle reste ouverte
aux chercheurs de vérité et aux affamés de miséricorde
pour annoncer à tous le Salut, .
Ensemble appelons le Seigneur Jésus.
I 14 Viens, Seigneur Jésus, viens !
Pour tous les peuples de la terre,
ceux qui vivent dans la guerre, la grande pauvreté
afin qu’ils puissent connaître la paix et la justice
car c’est pour eux que naîtra le Sauveur du monde,
Ensemble appelons le Seigneur Jésus.
Pour les pauvres et les petits,
les réfugiés et les oubliés de notre société,
afin qu’ils soient respectés et soutenus par des frères
car le Christ vient les rejoindre.
Ensemble appelons le Seigneur Jésus.
Pour nous tous ici rassemblés, a
fin que nous prenions chez nous l’Enfant Dieu
qui nous fait signe car il vient frapper à la porte de nos cœurs.
Ensemble appelons le Seigneur Jésus.
Seigneur Jésus, tu sais combien l’humanité a besoin de Toi.
Daigne exaucer nos prières.
Toi qui vis et règnes aux siècles des siècles
Amen