Homélie de la messe de la nuit de Noël
Bonsoir à tous,
Cette nuit, « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Is 9, 2) « Oui un enfant nous est né, un fils nous est donné » (Is 9, 6), c’est l’accomplissement de cette prophétie du prophète Isaïe que nous célébrons cette nuit. Ce qui s’est accompli depuis plus de 2000 ans, continue encore à être célébré aujourd’hui car, le message de Dieu est éternel. Ainsi a-t-il voulu dans sa magnanimité prendre chair et naître au milieu des hommes à travers la Vierge Marie promise en mariage à Joseph de la tribu de David.
Frères et sœurs, depuis le cloître des sœurs, nous avons écouté des lectures qui nous ont raconté comment le Fils de Dieu est venu au monde. Dans la généalogie de ce Fils de Dieu, Matthieu nous laisse contempler trois groupes d’ancêtres avec à leur tête : Abraham, David et Jéchonias, ce dernier étant le premier après la déportation. Il faut rapidement le dire, l’intention est claire : Jésus est descendant de la maison de David. Il est le Messie annoncé par les prophètes et attendu par tout le peuple Israël ; Lui, le Fils de Dieu, la Parole du Père, s’est incarné pleinement dans l’histoire de l’humanité ; il a une généalogie humaine enracinée dans un peuple concret, celui d’Israël. Il n’est donc pas un extraterrestre ou un Ange venu du Ciel. Sa naissance est un fait historique qui a eu lieu lors du premier recensement terrestre ordonné par l’empereur Auguste alors que Quirinius était gouverneur de Syrie (Lc 2, 1-2), nous l’avons entendu de de l’Évangile selon Saint Luc. Christ est donc pleinement homme au milieu des hommes, né dans une famille humaine.
Il n’a pas choisi de naître dans une famille spécialement sainte. Comme toutes les familles des enfants des hommes, on y trouve un peu de tout : certains sont recommandables, d’autres le sont peu ou pas du tout. Parmi les descendants de Jésus on trouve des pécheurs mais aussi des saints tout simplement parce que les voies de Dieu sont insondables et ses pensées ne sont pas celles des hommes (Is 55, 8). C’est que de toute évidence, Dieu, lui, compte sur toute la communauté humaine pour construire l’histoire du Salut. Voilà pourquoi, Jésus se fait solidaire particulièrement de cette humanité fragile voire pécheresse pour la libérer et la sauver.
Frères et sœurs, en cette nuit de bonheur, le Saint de Dieu se montre solidaire des pécheurs, des pauvres et des opprimés. Aujourd’hui, le Fils de Dieu naît et entre dans chacune de nos familles pas comme un Ange mais comme un des nôtres. Il veut se faire un parmi nous. Allons-nous l’accueillir d’un cœur sincère comme un frère ?
Frères et sœurs, il y a un chansonnier que les personnes d’un certain âge connaissent mieux que nous autres. Il s’appelle Aimé Duval, en passant, c’est un prêtre. Je l’ai écouté ces jours-ci ; et une de ces chansons a capté mon attention. Elle est intitulée : La p’tite tête, il y raconte l’histoire d’un homme qui est toujours resté à rêver d’un éternel jour de fête. Un soir, après avoir passé une journée remplie de moments roses qu’il avait aimé, il était toujours là à rêver et à espérer autre chose. Alors, Jésus vint le surprendre en lui disant : « Que fais-tu là à m’attendre mon ami ? ton ciel se fera sur terre avec tes bras ».
Quel paradoxe pour nous autres chrétiens, qu’alors que Dieu descend parmi les hommes sur la terre et veut être fils de nos familles, nous nous allons le chercher ailleurs. L’enfant Jésus qui est né, il y a plus de deux mille ans, l'Église renouvelle sa présence dans nos vies le jour de notre Baptême. Il est présent à chacune de nos eucharisties. Si nous avons la sensation de son absence, c’est dans nos cœurs qu’il est perdu, n’allons pas le chercher ailleurs... Que l’étoile de Noël vienne à nouveau briller dans nos cœurs afin que nous soyons des porteurs de la présence de Dieu en tout lieu et particulièrement dans nos familles. Joyeux Noël à tous!
Homélie de la messe du jour de Noël
Frères et sœurs, Dieu a pris un corps humain pour naître au milieu des hommes pour les libérer pour toujours de leurs péchés. Aujourd’hui, comme il y a plus de 2000 ans, Dieu continue à nous libérer de nos enfermements égoïstes ; il continue à illuminer nos chemins ; il reste solidaire hier comme aujourd’hui à nos luttes et nos souffrances.
Durant cette année 2022, comme le peuple du temps d’Isaïe, en proie aux guerres puis déporté, nous avons cheminé dans les ténèbres de la guerre en Ukraine. Nous avons souffert la panique et le stress de l’incertitude imposés par les effets collatéraux de cette guerre aux portes de l’Europe. Certains ont reçu des déplacés ukrainiens ; certains se sont même employés à leur donner un peu de dignité en leur procurant du travail. Malgré tous ces doutes compréhensibles que nous avons eus ou que nous ayons pu avoir, le message que l’« Emmanuel » nous apporte est l'Espérance. Mieux, je dirais, avec la Nativité, cette année encore comme les précédentes, Dieu nous apporte la joie.
Voyez-vous, il y a quelques mois, le spectre d’un hiver froid sans combustibles planait sur nos têtes. Mais, ces jours, en écoutant les médias, il y a un grand espoir que les choses changent parce que visiblement l’on a pris une petite conscience de la nécessité d’une consommation énergétique responsable ; en plusieurs endroits on passe par exemple aux ampoules moins énergivores ; sur le plan politique, on commence à parler d’une possibilité à ce que les belligérants s’asseyent pour discuter. Sur le plan sanitaire, nous sortons peu à peu de l’expérience traumatisante de la Covid-19. Ce sont là des motifs d’action de grâce pour les bienfaits reçus du Seigneur. Que son nom soit magnifié pour sa bonté et pour son amour sans réserve pour toute l’humanité.
Frères et sœurs, l’enfant Jésus que nous recevons et célébrons aujourd’hui, est le même Christ, Seigneur et sauveur de l’humanité hier aujourd’hui et à jamais. Il est le « Verbe de Dieu » la « vraie Lumière » (Jn 1, 9) venue éclairer l’humanité itinérante et pèlerine. En se faisant chair (cf. Jn 1, 14) dans le corps d’une femme, la Vierge Marie, il a voulu partager notre condition humaine de la naissance jusqu’à la mort sur une croix. Cet enfant appelé « Jésus » (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31), est Christ et Seigneur des vivants et morts (cf. Rm 14, 9) ; il est le premier né de toute la création, le principe et la fin de toute vie ; il a la plénitude, la totalité pour qu’en lui toutes choses soient réconciliées (cf. Col 1, 12-20). En nous prosternant devant Celui que Dieu « a établi héritier de toutes choses et par qui Il a créé les mondes » (He 1, 2), en l’adorant aujourd’hui et les prochains jours du temps de Noël, confions-lui toutes les souffrances endurées cette année en particulier des personnes décédées dans nos familles, nos communautés voire notre entourage afin qu’il leur donne le repos éternel. Confions-lui les personnes malades que nous connaissons afin qu’il leur porte la guérison. Confions-lui toutes nos préoccupations afin qu’il nous allège de leur poids et nous éclaire pour choisir le bon chemin.
Frères et sœurs, l’Incarnation du Fils de Dieu parmi les hommes que nous célébrons en cette fête de la Nativité, traduit l’amour ineffable de Dieu pour tous. Celui que nous attendions est désormais avec nous, il est au-dedans de nous ; il est dans nos maisons, dans nos communautés, nos familles et nos lieux de travail : réjouissons-nous de sa présence. Car, avec lui à nos côtés, il n’y a plus de place pour la peur dans nos cœurs de chrétiens. Puissent nos vies être calquées à sa ressemblance afin que sa venue au milieu de nous ne soit pas vaine. Que la lumière de l’étoile de Bethléem brille dans nos cœurs et rayonne nos vies de joie et de paix. Joyeux Noël 2022 à tous et à chacun. Amen
Prière universelle
Aujourd’hui, le Verbe se fait chair
dans l’humilité et la pauvreté.
Dans la confiance et l’action de grâce,
prions-Le pour tous les hommes.
Aujourd’hui, sur tous les habitants de la terre, une lumière a resplendi.
Pour notre pape François et tous les pasteurs de l’Église,
pour les consacrés et tout le peuple des baptisés,
qui ont mission de communiquer au monde la flamme de l’espérance,
Seigneur Emmanuel, nous Te prions.
R/ 34 : Sois avec nous Seigneur Emmanuel
Aujourd’hui naît en notre monde le Prince de la Paix :
Pour nos frères Ukrainiens et tant d’autres pays
qui connaissent la guerre, l’exil forcé, le froid, la faim,
Seigneur Emmanuel, nous Te prions.
Aujourd’hui le Fils de Dieu prend visage d’homme :
Pour tous ceux qui ont le sentiment de ne compter pour personne,
qui ont perdu leurs repères ou un sens à leur existence,
Seigneur Emmanuel, nous Te prions.
Aujourd’hui vient parmi les siens l’Emmanuel, Dieu-avec-nous :
Pour nous tous rassemblés ce matin
qui fêtons Noël en famille, en communauté,
et pour ceux qui le vivent, ce Noël,
dans la solitude des prisons, des hôpitaux ou de la rue,
Seigneur Emmanuel, nous Te prions.
Seigneur Jésus, Fils de Dieu,
Tu as voulu planter ta tente parmi nous
pour partager la condition humaine,
entends notre louange, exauce notre prière en ce jour,
et nous pourrons marcher avec Toi vers le Père qui nous attend,
Toi qui règnes avec Lui et le Saint Esprit,
Amen