Homélie du P. Désiré
Frères et sœurs,
Aujourd’hui nous célébrons avec l’Eglise universelle la Toussaint. Cette fête est inséparable du jour de prière pour les défunts, que l’Église commémore le 2 novembre. C’est-à-dire demain. Si la Toussaint est vécue dans la joie, le jour des défunts est plus en lien avec les souvenirs nostalgiques que nous conservons de nos biens aimés qui nous ont précédés au ciel.
Comme son nom l’indique, la Toussaint, c’est la fête de tous les saints (connus et inconnus). En la célébrant, nous honorons avec l’Église la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. En ce sens, la Toussaint, c’est aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté. C’est donc là une bonne nouvelle.
Effectivement, la bonne nouvelle d’aujourd’hui, frères et sœurs, c’est que Jésus nous proclame les béatitudes, c’est-à-dire comme leur nom l’indique également, des bonnes nouvelles. Et la bonne nouvelle, c’est que le regard de Dieu n’est pas celui des hommes. Les hommes recherchent le bonheur dans l’avoir, le pouvoir, le savoir. Mais les cœurs purs sans mélange qui cherchent véritablement Dieu savent que ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher. Dieu se révèle aux pauvres de cœurs, aux doux, aux assoiffés de justice, aux miséricordieux, aux artisans paix, des constructeurs de ponts entre les hommes.
En même temps, la bonne nouvelle, c’est qu’avec les béatitudes, Jésus nous apprend à poser sur les autres et sur nous-mêmes un autre regard. Il nous fait regarder toutes choses avec les yeux de Dieu lui-même et il nous apprend à nous émerveiller : il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l’attendions pas : la pauvreté du cœur, la douceur, les larmes, la faim et la soif de justice, la persécution.
La bonne nouvelle, aujourd’hui, c’est également que la première Béatitude, « heureux les pauvres », est celle qui nous permet de recevoir toutes les autres. Les pauvres, au sens biblique (les « anavim » dont nous parlions dimanche dernier) sont ceux qui n’ont pas le cœur fier ou le regard hautain. Ils ne sont pas repus, il leur manque toujours quelque chose dont Dieu seul peut combler à l’instar du collecteur d’impôts Zachée qui, du haut de sa richesse cherchait à voir Jésus au point de grimper sur un arbre. Nous connaissons la suite de l’histoire, c’est chez ce publicain, pécheur aux yeux de puristes que le Seigneur ira demeurer.
La bonne nouvelle, c’est que la qualité dont il s’agit ici, c’est « l’esprit de pauvreté », c’est-à-dire la qualité de « celui qui a pour refuge le nom du SEIGNEUR », en d’autres termes celui qui a besoin de Dieu, attend et reçoit tout de Dieu comme « Don » : la terre promise, la consolation, l’eau qui étanche la soif de justice ; bref la récompense des cieux. C’est aussi ce « pauvre d’esprit » est aussi celui qui sait prier et sait dire Seigneur prend pitié.
Evidemment, frères et sœurs, en célébrant la Toussaint nous contemplons comment ces devanciers qui ont su attendre tout de Dieu et de lui seul partagent maintenant la grâce de sa Communion. Par leur persévérance et leur foi, ils jouissent déjà de la vision éternelle de Dieu. Voilà pourquoi à leur exemple, nous aussi, nous voulons nous fortifier et nous laisser interpeller par la démarche des Béatitudes à savoir : être capable de miséricorde, c’est-à-dire de pardon et de compassion, être artisan de paix, être doux, ou non-violent, être affamé et assoiffé de justice.
La bonne nouvelle enfin, c’est que tout cela est possible. Et il y a eu des hommes qui ont « gravi la montagne du SEIGNEUR ». C'est cette foule immense des saints que nous fêtons aujourd’hui. Qu’ont-ils d'extraordinaire pour être admis en présence du Dieu saint ? Rien. Sinon qu’une adhésion de foi ferme au Seigneur. Ils ont refusé de lever les yeux ou de livrer leurs âmes aux idoles.
A leur image, prions pour que le Seigneur nous donne la grâce de découvrir ces idoles de notre vie qui nous empêchent d’être fidèle au Seigneur et de l’aimer de tout notre cœur et d’aimer tout homme comme un frère. Amen.
Désiré Ayina, sj.
Prière universelle
Entourés par la multitude des saints, et appelés à vivre les Béatitudes,
faisons monter vers Dieu notre Père
notre prière pour tous les hommes.
Avec les pauvres de cœur … ceux d’hier et d’aujourd’hui
pour que les chrétiens de toutes confessions n’aient qu’une seule richesse : le Christ.
Ensemble prions.
I29b : Exauce-nous, Dieu notre Père !
Avec ceux qui ont faim et soif de justice…. ceux d’hier et d’aujourd’hui
pour que le cri des peuples en détresse soit entendu de ceux qui gouvernent les nations.
Ensemble prions.
Avec les artisans de paix … ceux d’hier et d’aujourd’hui
pour que la force de l’amour l’emporte sur la guerre et la violence dans le monde.
Ensemble prions.
Avec les miséricordieux…. ceux d’hier et d’aujourd’hui
Pour que les hommes recherchent inlassablement des chemins de pardon et de partage.
Ensemble prions.
Avec ceux qui sont persécutés pour leur foi… ceux d’hier et d’aujourd’hui
Pour que chacun d’entre nous soit fortifié dans son espérance et vivent les Béatitudes.
Ensemble prions.
Dieu très saint,
toi qui veux le bonheur de tous les hommes,
entend la prière de ton peuple et exauce-la
Par le Christ, notre Seigneur.
Amen