Vivre de Dieu

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Textes à méditer

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Il y eut devant le Seigneur un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers; le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; le Seigneur n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.1er livre des Rois, chap. 19

Tendre l’oreille au plus profond de son cœur… jusqu’à y discerner cette musique de fin silence dans laquelle Dieu se révèle.
C’est là aussi que résonne la Parole de Dieu, non pas celle écrite dans nos Bibles, mais « celle écrite avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. »
Pour conduire sur le chemin de ce silence du cœur, nous vous proposons quelques textes à méditer. Tirés de la Bible, ou d’auteurs de différentes époques, nous espérons qu’ils vous donneront le goût de faire halte « dans le ciel de votre âme » (Élisabeth de la Trinité

Ils l’ont attendu, désiré, espéré, ce carton d’invitation qui va leur donner accès à l’investiture ! Pas de faire part, pas d’entrée possible à la réception : vin d’honneur, repas, soirée dansante. Peu importe. L’essentiel c’est d’en être. J’y étais ; j’ai été vu ; j’ai pu trinquer ; j’ai cru à la raison d’être de ces mondanités.

Aussi quelle joie !

Parce que Cana c’est « viens et vois ». A Cana vient Jésus, vient la mère de Jésus, viennent ses disciples. Il y avait là, déjà, des serviteurs, le maitre du repas, le marié. Tiens, la mariée parait absente ! Quant aux autres invités, le récit n’en parle pas. Cana c’est « viens et vois ». Certes à des noces, il y a à voir : déjà la robe de la mariée, la décoration, le thème : campagnard, les iles, romantique. Il y a aussi les couleurs, souvent pastel. Il y a les plans des tables. Et bien d’autres éléments encore. Ici à Cana, il y a à voir ; plutôt il y a à voir qu’il y a quelque chose qui n’est pas à voir, qui révèle une situation de manque : il manque du vin. Et celui qui devrait voir cette situation de manque ne la voit pas. Alors que la mère de Jésus a su voir tout de suite ce qui manquait pour que la fête soit : l’absence de vin. Il y a aussi Jésus qui voit là, dans un coin, six jarres de pierre pour les purifications rituelles. Il y a encore les serviteurs qui eux voient que c’est bien de l’eau qu’ils ont versé dans les jarres et que c’est bien du vin qu’ils sont en train de puiser, alors que précédemment le maitre du repas, en charge de l’intendance, lui, n’avait rien su voir !

Cana, c’est donc bien « viens et vois ».

Mais Cana c’est aussi « viens et bois ». Les invités, ignorés dans ce récit, à l’exception de Jésus, de la mère de Jésus et des disciples, ne se sont sûrement pas aperçu que le vin est venu à manquer. Par contre le maitre du repas et le marié, parce qu’ils vont boire, ne vont pas s’interroger sur la provenance du vin, mais sur la manière habituelle de faire, lors d’un événement bien arrosé. Quand les invités ont bien bu, un vin de moindre qualité peut être servi : il n’est pas sûr que l’on s’en aperçoive. Ici, c’est de la qualité supérieure, c’est de la surabondance. « Ont-ils tout bu ? » S’interrogeait un Père de l’Église. Ce à quoi il répondait : « non, car nous en buvons encore ! », allusion voilée à l’eucharistie, tout comme lors de la multiplication des pains, il en est resté 12 corbeilles, et l’on en mange encore !

Cana c’est donc bien « viens et bois ». Ce qui interroge ici c’est pourquoi cette qualité de ce qui est à boire.

Cana c’est encore « viens et crois ». Il y a la mère de Jésus qui exprime son acte de foi. Elle a prit la place de celui qui a manqué à sa tâche : le maitre du repas, et fait preuve d’un acte de foi exceptionnel en son fils. Que va-t-il faire ? Comment le savoir ? Mais sûr, croit-elle, il ne restera pas sans rien faire pour que cette noce soit l’occasion de sceller une alliance. « Tout ce qu’il vous dira, faites-le »  Parce que mère, elle a donné vie à son fils et croit en lui. Par le titre de « femme » qui lui est donné par son Fils, elle passe à une autre relation avec son Fils. Elle devient la nouvelle Eve, celle que le récit de la création nomme « femme » et qui sera la mère de tous les vivants. C’est de l’homme qu’elle a été prise ; elle est celle à laquelle l’homme s’attache, devenant ainsi une seule chair. Ainsi en sera-t-il du Christ et de l’Église, nouvelle Eve, née du coté transpercé du Christ, d’où coulent du sang et de l’eau. Cana c’est bien un récit d’alliance. « Viens et crois ». Les disciples eux-mêmes s’attendaient-ils à être, eux aussi, amenés à un acte de foi ?  Qu’ont-ils vu ? De quoi ont-ils été témoins ? A quoi, concrètement, ont-ils assisté ? Le récit ne nous le dit guère ! Mais cette situation de manque qui suscite l’obéissance des serviteurs faisant tout ce qui leur est dit, puis l’admiration du maitre du repas devant la qualité du vin, fait découvrir à certains que ce qui vient de se passer est un signe qui révèle l’auteur de la parole qui entraine la possibilité de la pérennité de la fête de l’alliance : « remplissez d’eau les jarres ». Pour la mère de Jésus, pour les disciples, Cana c’est bien « viens et crois ».

Cana c’est alors la joie. Parce que la mère de Jésus est venue, elle est celle par qui la fête est possible : « viens et vois ». Elle est celle par qui le Fils de Dieu, son Fils, nous a été donné : « Prenez et buvez en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle » : « viens et bois ». La mère de Jésus est le prototype de tout futur disciple parce qu’elle se soumet à son Fils, reconnaissant en Lui le mystère de Dieu : « tout ce qu’il vous dira, faites-le » : « viens et crois ».

Quelle joie de reconnaitre qu’une noce célébrée dans ce petit village de Galilée, événement  habituel qui aurait pu être oublié dans l’histoire, a encore aujourd’hui un écho immense. Il est le signe de l’alliance du Christ et de l’Église ». «  Viens et vois » - « viens et bois » - « viens et crois ». Quelle joie que celle de célébrer l’eucharistie, l’alliance nouvelle et éternelle, en mémoire d’une noce où Jésus se fait voir comme Celui qui est à croire. Il est signe de Dieu présent au milieu des hommes, afin de faire venir ses disciples à la connaissance de sa gloire.

Abbaye
Notre Dame de
Jouarre