J’entends souvent dire : « Ce n’est pas possible maintenant, la situation n’est pas mûre, les conditions nécessaires ne sont pas encore remplies… Il faut attendre, faire preuve de patience.. » C’est souvent vrai, ce sont mes propres alibis surtout devant une décision difficile à prendre. La plupart du temps, ça n’arrange rien, en particulier s’il s’agit du médecin ou du dentiste. La situation ne fait que se dégrader. Avec l’âge surtout les décisions deviennent de plus en plus difficiles. Pour le médecin, si je tarde trop, le mal risque d’être mortel.
Jésus nous en avertit souvent : « Ne tardez pas à mettre de l’huile dans votre lampe ». A certaines heures, les événements se précipitent. Pensez aux jeunes filles sages et aux insensées. C’est le sens des deux premières lectures que nous venons d’entendre « Aussitôt les gens de Ninive crurent à Jonas » et Paul qui déclare aux Corinthiens : « Frères, je dois vous le dire, le temps est limité et le monde tel que vous le voyez est en train de passer »
Nous savons bien que par ailleurs toute l’Écriture nous parle du temps de Dieu, un temps long, celui des périodes de préparation, de maturation, mais il y a aussi des moments d’accélération de l’histoire, lorsque Jésus appelle les apôtres, Le mot clé, c’est alors « aussitôt » !
Jésus voit ces pêcheurs, des pêcheurs comme nous en voyons à leur retour de pêche. Simon, André et les autres ignorent encore ce qui les attend. Ils sont de ceux que Jésus appelle et choisit, non pas des spécialistes de la religion, des savants de l’Écriture. Ils sont à mettre du côté de David, le dernier auquel on ne pensait pas, tiré de derrière ses brebis pour devenir le berger de son peuple. Souvenons nous de la centième brebis plus importante que les 99 autres.. Ceux qui deviendront les colonnes de l’Église ne seront pas les notables d’Israël !
A première vue l’expression : « devenir pêcheurs d’hommes » peut nous choquer, comme s’il s’agissait d’embrigader sans trop respecter la liberté de chacun, mais Dieu agit aussi bien dans le grand nombre comme dans le « petit reste » porteur de fécondité. D’autres textes nous font comprendre qu’il ne s’agit pas d’attirer ou de capturer, comme lorsque Pierre nous invite à « rendre raison de notre foi, mais avec douceur et respect.» (1ère lettre de Pierre, 3/15). C’est d’abord notre comportement, personnel ou collectif qui doit poser question sur notre foi.
Pour tout laisser et suivre Jésus
il faudra passer de la peur à son contraire, la foi,
des tristesses des pêches nulles
à la joie de l’espérance et de la fécondité de nos actions
Ce n’est jamais fini. Il suffit pour cela d’accueillir le pain quotidien. Mais s’ouvrir au don de Dieu n’est pas si facile. C’est sans doute la raison pour laquelle trop de nos contemporains abandonnent la foi. Nous vivons une époque d’incertitude où l’on n’est sûr de rien. Ceux qui quittent l’Église appartiennent pour la plupart à un christianisme sociologique, de traditions et d’habitudes, hérité de leur famille, de leur milieu. La foi suppose une rencontre spirituelle du Christ, dans la certitude de sa présence actuelle, au delà des apparences.
Le seul miracle permanent qui puisse nous y convier,
n’est ce pas la foi de ceux qui adhèrent encore au Christ,
depuis si longtemps hors de vue ?
La foi des premiers témoins ne suffit pas, mais il y a dans la force de l’Esprit vivant en nous, visible de tous, son Corps qui est l’Église, nous tous ici rassemblés. A nous de bien prendre, comme Pierre, notre place dans la barque !
21 1 18
Prière universelle
En ce jour où le Pape François termine son voyage au Chili et au Pérou,
en cette neuvaine de prière pour l’Unité des Chrétiens,
pour que tout homme entende la Bonne Nouvelle,
prions le Seigneur.
R/ n° 42 : VIENNE SUR NOUS TA MISÉRICORDE !
1/ Aujourd’hui la liturgie nous réveille pour mieux suivre le Christ :
saurons-nous ouvrir les yeux à la Lumière qui divinise ?
Pour toutes les Églises chrétiennes en marche vers l’Unité, prions le Seigneur.
2/ Le monde passe, et nous ne savons ni le jour, ni l’heure :
saurons-nous reconnaître la présence du Seigneur à nos côtés ?
Pour les étrangers, les sans-abris, les migrants qui traversent nos pays, prions le Seigneur.
3/ L’appel du Christ offre un avenir à tout ce que nous vivons au quotidien :
Saurons-nous mesurer la durée de nos jours à l’aune de sa venue dans nos cœurs ?
Pour les jeunes et moins jeunes qui s’engagent en coopération dans les pays du Sud,
pour ceux qui vivent un temps de service civique,
et pour ceux aussi qui restent aux marges de nos sociétés, prions le Seigneur.
4/ Le temps qui passe devient celui que Dieu choisit pour rassembler son peuple :
oserons-nous rencontrer personnellement le Christ dans nos vies ?
Pour nous tous qui partageons le Pain autour de cet autel, en ce matin de Dimanche,
prions le Seigneur.
Seigneur Dieu notre Père
Ton Fils JÉSUS attire à lui les cœurs confiants et disponibles :
exauce notre prière en ce jour,
et nous marcherons sur ta route avec tous nos frères les hommes.
PAR JÉSUS LE CHRIST NOTRE SEIGNEUR.