Il a fallu bien longtemps avant que la Bible ne parle de résurrection. Il en est seulement question aux alentours de l’an 200 avant J.C et encore on ne sait pas bien s’il s’agit de résurrection générale ou de résurrection réservée à ceux qui seront jugés dignes d’avoir part au monde à venir, comme dit notre évangile. Certes l’Église a tranché, mais il apparait que les choses ne sont pas si simples.
Affirmer la résurrection n’a été ni pour Israël, ni pour les premiers chrétiens, ni pour nous chose facile. Il eut été plus simple de parler seulement d’immortalité de l’âme. Avec quel corps allons-nous ressusciter ? C’est la question qui agite les Corinthiens au temps de saint Paul, dans l Cor 15/35. Il répond en disant qu’il y a plusieurs manières d’habiter un corps. Il parle de corps spirituel, à même d’assurer parfaitement ses fonctions de relation, de communion Les évangiles nous parlent d’un Jésus ressuscité qui échappe à toutes les prises de nos sens. On le voit certes, mais on ne le reconnait pas, sinon à des signes comme la fraction du pain.
Si notre corps actuel est instrument de toute relation, il est aussi ce qui nous sépare, nous individualise en établissant une frontière entre nous et les autres. Le corps spirituel est le lieu d’une relation sans frontière, parfaitement adapté à notre désir de communion.
Si le corps de la résurrection permet une relation sans réserve, on comprend que la relation conjugale ne soit plus nécessaire. Dans notre évangile elle est reliée à la mort. Conjugalité et procréation sont étroitement liées et l’enfant est vu comme le lieu de survie du couple. C’est toujours vrai dans bien des civilisations rurales.
Rien de tout cela ne nous dit comment se présente l’univers de la résurrection. L’image du banquet ne nous parle que de joie et d’exultation, en commun il est vrai. Les cieux nouveaux et la terre nouvelle, nous n’en avons aucune expérience et nous ne pouvons pas en dire grand-chose, sinon de la disparition des conflits, entre peuples, entre l’homme et la femme, entre l’homme et la nature. Absence donc des forces de mort ?
Arrêtons de faire travailler notre imagination, n’attendons pas, pour croire en la résurrection, d’avoir des preuves et des certitudes.
Nous sommes simplement invités à choisir de croire,
il y faut une décision,
et sans doute une certaine intimité avec le Christ vivant.
A nous de faire dans l’action de grâces le même chemin que ceux qui l’ont reconnu à la table d’Emmaüs.
10.11.19
Prière universelle
Dans la confiance,
prions le Seigneur de toute vie
pour les femmes et les hommes de ce temps.
« Que la parole du Seigneur poursuive sa course,
et que partout on lui rende gloire »
Des évêques qui terminent aujourd’hui leur assemblée à Lourdes,
et des laïcs hommes et femmes qui les ont accompagnés,
Seigneur, souviens-Toi !
R/ 22a : Souviens-toi, Seigneur, de ton alliance !
« Dieu n’est pas le Dieu des morts,
mais des vivants qui cherchent à vivre en vérité »
De tous les dissidents et acteurs politiques qui réclament justice
dans les pays où règnent violences, trafics et guerres,
Seigneur, souviens-Toi !
« Entends ma plainte, accueille ma prière,
garde-moi comme la prunelle de l’œil »
De tous les émigrés qui ont pris la route ou la mer
dans l’espérance d’une vie meilleure,
et de tous ceux qui leur viennent en aide,
Seigneur, souviens-Toi !
« J’ai tenu mes pas sur tes traces,
par Ta justice, je verrai Ta Face,
au réveil je me rassasierai de Ton Visage »
De nous tous rassemblés ce matin
pour célébrer l’Eucharistie de ce dimanche,
Seigneur, souviens-Toi !
Béni sois-Tu, Père, pour la vie que Tu nous donnes,
aujourd’hui et toujours :
accueille notre prière en ce jour,
en Jésus le Christ, notre Seigneur, Amen