Dans la première lecture, nous avons vu le prophète Isaïe annoncer au roi Acaz la naissance d’un enfant alors que sa femme était jusque là stérile. Matthieu reprend cette prophétie en la modifiant.
Avec lui la « jeune femme » d’Isaïe devient une « vierge »
et le nom « Dieu avec nous » (Emmanuel) devient « le Seigneur sauve » (Jésus).
Ainsi la prophétie se trouve prononcée au temps d’Acaz et accomplie, c’est-à-dire vérifiée, portée à un terme qui la dépasse, avec Joseph. Ainsi ce qui se passe dans le « purement humain », l’énoncé d’une parole, recèle déjà une présence active de Dieu qui ne se révélera et n’atteindra son sommet que lorsque l’homme et Dieu ne feront plus qu’un.
De même par le baptême nous sommes déjà enfants de Dieu, mais ce que nous serons par l’accomplissement de cette seconde naissance n’a pas encore été manifesté. Ainsi l’Avent ne concerne pas seulement le Christ, mais notre propre marche vers notre ultime venue au monde par laquelle nous lui deviendrons semblables 1 Jn 3/2
Ainsi ce que nous vivons se développe en deux temps comme l’exprime bien notre seconde lecture à propos du Christ, une première naissance « selon la chair dans la race de David », la seconde selon l’Esprit. C’est cette dernière qui le constitue Fils de Dieu avec puissance en suite de sa résurrection d’entre les morts »
Certes l’on peut dire qu’il est déjà à Noël ce qu’il sera à Pâques, et cette permanence selon le temps se vérifie pour chacun d’entre nous. Pourtant le Christ ressuscité est à la fois le même et pas le même, et c’est bien le Christ ressuscité qui est le Fils parfait, image et ressemblance du Père. Il en résulte que la naissance « selon la chair », celle du Christ comme la nôtre, est annonce et prophétie de l’homme nouveau, accompli dans le Christ à sa résurrection, encore en gestation en ce qui nous concerne.
C’est pourquoi le temps de l’Avent vient raviver en nous l’attente de l’ultime venue du Christ.
En Jean 1/13, il est question de « ceux qui ne sont pas nés du sang ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu ». Non des êtres miraculeux, mais ceux qui ont accepté de recevoir le Verbe, de croire au Christ, et cela vaut pour des hommes qui ont vécu avant le Christ. En d’autres termes :
rien d’automatique,
il y faut la liberté,
liberté de Dieu, liberté des hommes.
Joseph, comme avant lui Élie, Moïse et tant d’autres !
Élargissons encore : tout enfant, au delà du processus biologique qui l’engendre, est un don, le fruit de la générosité divine, d’un amour qui dépasse celui des parents ; même si l’amour de Dieu se concrétise dans celui qui unit les humains. Dieu fait naître quelque chose là où il n’y a rien. Tour cela n’est-il pas signifié par la virginité de Marie qui vient clore et surclasser la liste des femmes stériles.
« Elle gardait toutes ces choses en son cœur. »
22.12.19
Prière universelle
A l’approche de Noël,
demandons à l’Emmanuel la grâce de le reconnaitre et de le recevoir.
Prions avec confiance pour tous les hommes.
Pour que les peuples de la terre,
ne craignent pas de prendre chez eux
le pardon et la paix, la justice et le droit :
car c’est eux qui donneront au monde son visage d’humanité,
prions l’Emmanuel.
R/ I 14 Viens, Seigneur Jésus, viens !
Pour que l’Église de Jésus,
ne craigne pas de prendre chez elle,
les chercheurs de vérité et les affamés de miséricorde :
car c’est elle qui leur annoncera le Sauveur qu’ils recherchent depuis si longtemps,
prions l’Emmanuel.
Pour que les pauvres et les petits, malades et oubliés,
ne craignent pas de prendre chez eux la lumière de la foi, et le pain du partage :
car c’est eux qui montreront à tous, les vraies valeurs et la vraie dignité,
prions l’Emmanuel.
Pour que nous tous ici rassemblés,
ne craignions pas de prendre chez nous l’enfant divin qui nous fait signe :
car c’est nous qui le rendrons présent
à nos familles et à nos amis qui ont tellement soif d’espérance,
prions l’Emmanuel.
Seigneur notre Dieu, tu sais combien l’humanité a besoin de Toi.
Daigne exaucer nos prières.
Par Jésus….