On peut être légitimement surpris, un jour de Noël, de ne pas entendre le récit de la Nativité. Seuls Matthieu et Luc nous le donnent. Une seule allusion dans les épitres. Un silence étonnant mais qui nous montre que la première prédication chrétienne ne tournait pas autour de Noël, mais de Pâques. Ce qui est étonnant c’est le Christ mort et ressuscité, c’est seulement. après que l’on se demandera :
« Ce Christ d’où vient-il ? »
Même s’ils sont placés au début des évangiles, ces récits ne sont pas un début. C’est la fin de l’histoire de Jésus qui pose la question de son commencement, ce que Jean va faire de façon magistrale dans ce prologue.
Dans ces récits on voit des anges qui parlent aux bergers, des messages qui tombent du ciel, une étoile qui guide des mages, tout un recours au merveilleux, peu familier à notre époque. D’abord il faut affirmer que le christianisme ne naît pas dans le merveilleux, comme on aurait tendance à le croire de nos jours. On ne vient pas à la foi par le merveilleux. La foi chrétienne naît au pied de la croix, c’est ce que l’apôtre Paul ne cesse de répéter.
Le merveilleux ne diminue pas l’importance de ces récits,
il les accompagne pour nous dire que
cet enfant ne vient pas des hommes, mais de Dieu.
L’Église a le plus possible retranché le merveilleux. Les évangiles apocryphes qui contiennent énormément de merveilleux n’ont pas été acceptés parmi les Écritures saintes.
Pour comprendre la Nativité, il faut voir l’enfant dans la crèche et entendre les paroles de Paul : « Lui, qui est de condition divine n’a pas revendiqué son droit d’être traité à l’égal de Dieu » Phil 2/6. Ainsi c’est l’image même de la croix qui montre l’abaissement de Dieu.
A Noël le Verbe s’est fait chair. Il s’est annoncé comme l’Emmanuel, Dieu avec nous. Déjà l’on disait : « Notre Dieu est un Dieu qui s’approche » Oui, mais jusqu’où ? Déjà, de tout temps Dieu habite l’histoire des hommes, il est dans la création, mais avec Jésus il se lie à l’histoire des hommes, il accepte de la subir et de ne pas la dominer d’en-haut. Il est « pour nous », capable de se faire homme et même de se laisser faire par l’homme, de souffrir par l’homme. La grandeur de Dieu n’est pas hors de nos limites, il s’y insère et les fait éclater.
La nouveauté de Noël, c’est que Dieu, en nous donnant ce fils nous permet de devenir ses enfants, c’est-à-dire de participer à sa vie éternelle. Voilà ce que révèle l’image du ciel ouvert dans les récits de la Nativité. Dieu traverse le voile qui nous séparait de lui.
25.12.19 (MS - messe du jour)
Prière universelle
Aujourd’hui, un enfant nous est né, un Fils nous est donné.
Dans la confiance et la joie, prions pour toute l’humanité.
- Jésus, Verbe de Gloire,
en venant demeurer parmi nous, tu nous révèles l’amour infini de Dieu
pour tous les hommes,
nous te prions pour que les choix sociaux, économiques de nos sociétés répondent à l’attente des pauvres.
R/ Sois avec nous, Seigneur Emmanuel
- Jésus, Visage du Dieu d’Amour,
en assumant la fragilité de l’enfant, tu manifestes la douceur et la bonté du Père,
nous te prions pour ceux qui ne connaissent que la guerre et la violence.
- Jésus, Emmanuel, Dieu-avec-nous,
en nous accompagnant sur nos chemins, tu te fais notre frère,
nous te prions pour les minorités persécutés, ceux qui sont retenus en otage, les migrants et les sans-logis.
- Jésus, Pain de Vie, déposé entre nos mains,
en nous visitant, tu nous éclaires de ta lumière,
nous te prions pour chacun de nous,
que notre joie et notre émerveillement soient un signe de ta présence dans notre monde.
Seigneur Jésus, toi qui t’es fait proche de nous,
Exauce la prière de ton Église, aujourd’hui et pour les siècles