Ils se sont ligués contre lui, résistants et collaborateurs, pharisiens et hérodiens. Ennemis entre eux, ils ont perçu en Jésus un autre danger, un ennemi redoutable qu’ils veulent neutraliser. Le piège est habile : s’il dit qu’il faut payer l’impôt il a contre lui les pharisiens, s’il dit le contraire, c’est le pouvoir romain qui va le sanctionner. Qui doit décider ? Dieu bien entendu, puisque Jésus est considéré comme parlant au nom de Dieu. Avec perfidie, ils l’abordent en lui disant : « Tu enseignes le chemin vers Dieu ». Avec hypocrisie, ils veulent se servir de Dieu… Mais Jésus avec une habileté extraordinaire, les renvoie à eux-mêmes. Ils se servent des institutions impériales, c’est de leur poche que doit sortir l’argent, non de la sienne. Bon gré mal gré, ils ont à respecter ce pouvoir impérial, soit par contrainte, soit par conviction, et ils ont à en tirer les conséquences. A eux de savoir s’il faut payer ou non. Jésus n’est pas un militant politique ni un révolutionner.
Il n’est pas venu fortifier un mouvement de subversion,
mais il est venu
pour le salut des hommes.
Il les invite donc à dépasser leur problématique étroite, pour considérer leur devoir envers Dieu. Le « chemin vers Dieu » utilise tous les moyens pour atteindre son but, y compris le péché dira saint Augustin. Jésus le dit aussi par ailleurs alors qu’on lui demande de se prononcer sur une question d’héritage : « Mon ami qui m’a établi pour être votre juge ou régler vos partages ? » C’est à nous de décider ce qui est le meilleur, le plus juste en ce domaine. De toute façon nous voyons bien dans le drame de la Croix comment Dieu utilise le pire de ce que nous pouvons faire pour en faire naître le meilleur. Nous n’en avons pas toujours conscience, c’est parfois longtemps après, lorsque nous reprenons le cours de notre vie, que nous nous en apercevons. Si l’État peut exiger notre argent et nos services, Dieu seul, à travers les méandres de notre histoire, peut exiger l’engagement total de notre vie. Il n’en reste pas moins que la réponse de Jésus, si elle nous tranquillise en établissant la distinction entre ce qui appartient au civil et au religieux, si elle justifie jusqu’à un certain point, la séparation entre l’Église et l’État, elle peut quand même nous déconcerter. Dieu n’est il pas le Seigneur du ciel et de la terre, tout ne lui appartient-il pas ? Ce qui est à César n’est-il pas aussi à lui. Souvenons-nous de ce que Jésus lui dit : « Tu n’aurais aucun pouvoir ci cela ne t’avait pas été donné ». Mais souvenons aussi de la fin de Gen 1, quand nous voyons Dieu se reposer le septième jour de la création après avoir trouvé que tout cela était bon, et avoir confié à l’homme le soin d’entretenir et d’aménager cette terre. Il sait qu’en créant l’homme il a pris des risques, mais il lui fait confiance car il a été créé à son image et ressemblance.
Il nous laisse les mains libres sans cesser pour autant de nous être présent.
Il l’est par des miracles qui jalonnent l’histoire religieuse de l’humanité, mais surtout par notre activité libre, par ce qu’il nous demande d’entreprendre en continuité de ce qu’il a fait en créant ce monde, en faisant advenir un Royaume de justice et de paix, où chacun se sente respecté et aimé et puisse ainsi aimer et construire à son tour. C’est cela qui est à Dieu et que nous avons à lui rendre.
A nous donc de nous mettre à l’ouvrage, en laissant agir en nous l’amour qui vient de Dieu.
18.10.20
Prière Universelle
« Me voici, envoie-moi ! »
Que ce thème du dimanche des Missions
nous donne de porter vers le Seigneur la vie du monde.
Pour l’Église et ses Pasteurs, pour tous les acteurs de la mission :
Que leur disponibilité leur donne d’aller partout où l’homme a soif de Dieu.
Ensemble prions
Seigneur, écoute-nous, Seigneur exauce-nous ! I 41
Pour les chefs d’État et les hommes politiques :
que leurs choix dessinent un visage
toujours plus fraternel et équitable de nos communautés humaines.
Ensemble prions
Pour tous ceux qui sont déracinés de leur pays,
pour ceux qui ressentent durement les mesures sanitaires actuelles :
que des chemins de vie s’ouvrent pour tous.
Ensemble prions
Pour nous tous ici rassemblés :
que notre cœur soit ouvert à l’urgence de la Mission
pour témoigner de l’Évangile là où nous vivons.
Ensemble prions
Père très bon, accueille notre prière
et envoie des disciples jusqu’au bout du monde
témoigner du Christ ressuscité.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur
Amen