Mot du P. Michel en m'envoyant son homélie : "Bonne fête ! Je ne dirai sans doute pas tout à fait la même chose demain pour le jubile de soeur Anne Joseph" alors ne vous étonnez pas des différences et n'hésitez pas à regarder la transmission de la célébration !
Dans l’histoire, on n’a pas toujours rendu service aux saints. Non seulement en martelant leurs visages aux portails des cathédrales, mais sans doute pire , en écrivant leur vie, avec les meilleures intentions du monde, dans un style bien pensant, souvent affligeant de fadeur et de mollesse.
Ici il n’y a pas de statues de saints, à part celle, fort belle, de la Vierge Marie. On ne les voit pas affublés d’habits de parade qui les rendraient bien incapables de faire le ménage ou de scier une planche. Même St Benoit et Ste Scholastique n’ont droit qu’à un petit vitrail bien caché… On leur a vissé sur la tête des couronnes, de crainte qu’ils ne passent inaperçus. Bref on les a souvent déshumanisés, oubliant qu’ils ont eu mal aux dents, des cors aux pieds, de l’arthrose comme tout le monde.
J’ai souvent cité Ste Thérèse déclarant : « quelle savate d’omelette on m’a servi dans ma vie !. On croyait que je l’aimais ainsi, toute desséchée. Il faudra faire attention, après ma mort, à ne pas donner cette saleté aux pauvres sœurs ». Ou bien entendre le Padre Pio, au début de la messe, s’en prendre aux femmes qui faisaient trop de bruit pour être au premier rang…
Les saints ne sont pas seulement des témoins et la mémoire de l’Eglise, ils en sont la substance. On a dit qu’ils sont la santé du monde. Ils assurent l’équilibre des fonctions de ce que St Paul a osé nommer le Corps du Christ, ce monde dont nous sommes les membres, et dont nous savons bien qu’il est parfois malade, fatigué, avec des articulations qui ne répondent plus bien à ce que demande la tête. Mais les saints apportent une poussée de vie, un sang nouveau. Ils sont la jeunesse du monde, le printemps de l’Eglise.
Mais ils restent des hommes et des femmes comme nous. Ce sont ces malades d’empereurs romains qui se sont divinisés. A cette époque d’ailleurs, il n’était pas question de saints, mais de martyrs. C’est seulement au 4ème s. que commence la sainteté officielle. Ensuite les critères ont beaucoup évolué. Au début, c’était la « vox populi vox Dei », puis ce fut celle des évêques, et enfin celle du Pape. Cette histoire ne manque pas d’intérêt, ni de surprises, mais ce qui nous retient aujourd’hui, c’est la sainteté ordinaire, celle à laquelle nous sommes tous appelés.
Il y a des héros, mais aussi les fantassins. Bernanos disait de ses camarades de combat pendant la guerre : « Nous étions tous des saints, mais des saints de basse catégorie… »
Les héros donnent l’illusion de dépasser l‘humanité. Le saint ne la dépasse pas, il l’assume, il s’efforce de la réaliser le mieux possible. Il faut voir la différence. Il s’efforce de s’approcher le plus près possible de son modèle Jésus Christ, c’est à dire de Celui qui a été le plus parfaitement homme, avec une simplicité parfaite, au point de déconcerter les héros
L’homme de Dieu ne dépense pas plus d’énergie pour vivre en saint que n’en dépensent le directeur d’une agence de publicité, un athlète, ou celle qui veut à tout pris rester jeune. La différence réside seulement dans le sens des valeurs.
C’est en partageant la Parole et le Pain que nous devenons par excellence le Peuple saint rassemblé dans l’Esprit pour rendre gloire à Dieu.
M.S 1.XI
Prière universelle
Unissons notre prière à celle de tous les saints, et avec confiance,
faisons monter nos demandes vers Dieu notre Père
Pour ceux qui ont reçu mission dans l’Église d’être pasteurs de leurs frères
en suivant le Christ pauvre, ensemble prions :
R/I-36 : « Dieu notre Père, prends pitié de nous ! »
Pour ceux qui connaissent les larmes
de la souffrance, de la maladie, de l’abandon ou du deuil,
pour ceux qui sont humiliés et persécutés, ensemble prions :
Pour ceux qui vivent le pardon et travaillent à construire la paix,
pour les miséricordieux qui témoignent
de la passion de Dieu pour tout homme, ensemble prions :
Pour les plus démunis, les plus pauvres
qui subissent famines, cataclysmes, exploitation, élimination,
à travers le monde, au milieu de l’indifférence,
et pour tous les gouvernants, ensemble prions :
Pour nous tous ici rassemblés
qui participons à la béatitude du Royaume des Cieux
en partageant cette Eucharistie, ensemble prions :
Dieu Notre Père, reçois notre prière, et répands sur tous les hommes
ton Esprit de sainteté, pour que nous partagions un jour la joie d’être réunis
tous ensemble dans ta maison.
Par Jésus-Christ ton Fils bien aimé qui règne avec toi,
Pour les siècles des siècles.
Amen