Tout au long de l’Avent, nous avons vu défiler différents personnages, Elie, Jean Baptiste surtout, se faisant tout petit alors qu’il est si important, St Joseph. Enfin paraît la dernière, Marie, dans un événement sans témoin, raconté par Luc pour nous faire comprendre ce qui est en jeu dans la naissance du Christ.
La pointe de ce récit est à la fin,
quand nous entendons Marie
se déclarer servante du Seigneur
et accepter ce qui lui est proposé.
Nous apprenons ainsi que Dieu ne peut se faire un avec nous sans notre assentiment. Marie est celle qui ouvre à Dieu la porte de l'humanité. Cela vaut pour chacun de nous. N’y a-t-il pas en nous cet espace vierge, au delà de toutes nos ignorances, nos perversités, où Dieu peut se poser, prendre racine, porter du fruit ? Il y a en chaque homme quelque chose de la Vierge Marie, cette capacité d’accueillir, de dire oui, de reconnaître Dieu comme son créateur. Dieu ne s’impose pas, il se propose. Il y a d’ailleurs dans ce que Luc rapporte tout un cheminement.
Le oui ne vient qu’à la fin.
Nous ne saurons jamais ce qui se cache sous la figure de la visite de l’ange. En tout cas, la première réaction de Marie est la crainte. L’ange lui dit : « Ne crains pas » Elle va devoir vivre le passage de la peur à la foi, passage que nous avons tous à faire, qui représente le cœur de l’acte de foi. Passage à faire et à refaire, même pour Marie. L’ange va la quitter, l’éblouissante lumière va disparaître et elle va retrouver la vie quotidienne. Elle va devoir croire sans voir. Trente ans d’une aventure incompréhensible, tantôt merveilleuse, tantôt tragique. Elle va chercher à retrouver Jésus pendant trois jours, à Cana, elle va reconnaître qu’il est le Maître « Faites ce qu’il vous dira », à la Croix, le glaive de la Parole lui transpercera le cœur. Alors se trouvera accompli tout ce qui était contenu dans le récit de l’annonciation, et nous la retrouverons avec les apôtres au Cénacle, en train de mettre au monde l’Église.
Pour l’instant, à quelques jours de Noël, restons à l’heure de l’annonciation, car elle vaut pour nous.
Nous avons à nous ouvrir à Dieu afin qu’il fasse en nous sa demeure.
La première lecture nous disait déjà que l’on ne peut enfermer Dieu dans un lieu particulier. En Jn 4/21 il est dit que l’on n’adore Dieu ni sur cette montagne de Samarie, ni à Jérusalem. De même sa venue ne peut être datée. L’événement Jésus Christ porte au grand jour quelque chose qui se produit depuis toujours et qui toujours se reproduira. C’est le « mystère » jusqu’alors caché qui se manifeste (seconde lecture). Jean dit bien que celui qui vient était là avant lui et que se tient déjà au milieu de nous celui que nous ne connaissons pas encore et qui sans cesse se révèle. Toujours nouveau, toujours surprenant, en fonction de ce que la vie nous donne de vivre. A chaque fois, nous avons à passer de la peur à la foi. Même quand survient le pire, nous avons à croire que nous avons à l’utiliser pour faire advenir le meilleur. Pour Marie, c’est bien le meilleur qui lui arrive, ce qui lui fera dire sa joie dans le Magnificat.
Esprit saint, Toi qui donne au Verbe de prendre chair en elle,
conduis nous sur le même chemin.
M.S 20.12.20
Prière universelle
Prions pour toute l’humanité en attente de Dieu,
car le Seigneur va venir pour réaliser sa promesse.
Pour l’Église, en attente de pardon,
demandons à Marie, Mère de toute humilité, d’implorer son Fils
pour que les baptisés retrouvent le chemin de la pureté et de la charité.
R 14 / Viens, Seigneur Jésus, viens !
Pour notre humanité, en attente de guérison,
prions pour tous les soignants et les malades
que la pandémie actuelle met à rude épreuve.
Pour les peuples en attente de paix,
prions le Maître de l’impossible de faire advenir la réconciliation
au cœur des nations qui s’affrontent.
Pour les SDF, les migrants en attente d’un toit
prions pour que des mesures politiques soient prises en leur faveur
et pour que nous ayons à cœur de leur offrir l’hospitalité.
Pour nous tous ici rassemblés, en attente de la venue du Messie,
prions-le d’ouvrir nos cœurs au « Parler de Dieu » qui résonne en chacun.
Seigneur Jésus, Toi que nous attendons,
Viens accomplir ta promesse
Aujourd’hui et pour les siècles des siècles.
AMEN !