Homélie du P. Désiré
Dimanche dernier, à travers l’histoire de nos premiers parents au jardin d’Eden, le livre de la Genèse nous a permis de voir que l’homme a un cœur soupçonneux à l’égard de son créateur et ne croit pas en l’amour inconditionnel de Dieu. Contrairement à Adam et Ève, ce deuxième dimanche du Carême, la liturgie nous fait méditer sur l’histoire d’Abraham, le croyant. C’est donc l’occasion, pour ceux qui auraient pris un mauvais départ et même pour ceux qui se sont bien fixés leurs objectifs du Carême, d’apprendre du patriarche qui « eut foi dans le SEIGNEUR et le SEIGNEUR estima qu'il était juste. » (Gn 15, 6).
Le récit qui est soumis à notre méditation est une histoire de vocation. Le Seigneur Dieu dit : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. » (Gn 12, 1). Si Dieu appelle Abram, c’est certainement pour son bonheur : « je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction » (Gn 12, 2). L’appel personnel de Dieu adressé à Abraham va recevoir une réponse tout aussi personnelle, responsable et confiante de notre père dans la foi : « Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit » (Gn 12, 4). Le départ d’Abram, vers cet inconnu dont il ne saurait prévoir ce qui adviendra, n’est justifié que par sa seule confiance en Dieu : sa foi. Alors, en cette deuxième semaine du Carême, l’histoire du Patriarche nous invite aussi à la confiance.
Frères et sœurs, Abraham est le premier de toute l’histoire humaine à avoir découvert que Dieu est amour et qu’il forme pour l’humanité des projets de bonheur. Abraham a cru, il a accepté de faire confiance, simplement, aux paroles d’avenir que Dieu lui a annoncé : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12, 2-3).
En cette deuxième semaine de Carême, Abraham est pour nous un bel exemple qui nous permet de croire qu’en toutes circonstances, Dieu veut une intimité beaucoup plus grande avec nous : Dieu veut notre bonheur. Que chacun de nous entre donc dans cette certitude de la foi seule susceptible de construire un bonheur durable.
Pour nous aider à prendre le même chemin qu’Abraham, le psaume de dimanche nous suggère également les mots de la confiance : « Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine » (Ps 32 (33) 19).
Frères et sœurs, l’histoire du peuple élu n’a pas été un fleuve tranquille. Tantôt il a été confiant, sûr de son Dieu et conscient que le bonheur était dans la fidélité à l’Alliance ; tantôt, au contraire, il était en révolte surtout attiré par des idoles. Le chrétien ne doit pas être comme ce peuple qui a toujours eu une image confuse de Dieu car nous avons en Jésus Christ l’image parfaite de Dieu. Et ce Dieu est Amour. Benoît XVI dira : « Deus caritas es ». Dès lors, l’appel d’Abram, notre Père dans la foi, signifie peut-être aussi que pour le bonheur de l’homme, Dieu essaye de le séduire pour qu’il vive totalement et pleinement dans son amour.
Alors peu importe l’image que nous avons de Dieu, aujourd'hui, la parole de Dieu nous pousse à découvrir le vrai visage divin : le visage de la vie et uniquement la vie. Ce visage, c’est le visage transfiguré de Jésus que les apôtres Pierre, Jacques et Jean contemplent au Tabor. Parce que l’objectif premier de Dieu est que tout homme vive dans la lumière, la lumière inonde le visage de Jésus devant les apôtres pour que notre espérance ne faiblisse point.
Plaise donc au Seigneur de nous donner la grâce de savoir écouter la voix qui vient de la nuée : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » (Mt 17, 5).
Désiré Ayina, sj. 05 mars 2023
Prière universelle
Aujourd'hui,
la lumière de la Transfiguration préfigure la lumière pascale.
Ensemble, prions Jésus, notre Sauveur.
Pour toute l’Église,
afin qu'en elle et par elle, le Christ puisse resplendir
dans toute sa grandeur et sa vérité,
prions ensemble.
R/ : Jésus, Seigneur, sois notre lumière ! (I 50)
Pour tous les hommes défigurés par la guerre,
afin que, les hommes politiques se laissent touchés par leur détresse,
prions ensemble.
Pour les catéchumènes et leurs accompagnateurs,
pour tous les recommençants dans la Foi,
afin que la Parole de Dieu comble leur cœur et affermisse leurs pas,
prions ensemble.
Pour nous tous en chemin de conversion,
afin que nous nous laissions transfigurer
par la Parole de Dieu et le Pain eucharistique,
prions ensemble.
Seigneur Jésus, notre Sauveur,dans la Transfiguration,
tu nous as révélé quel avenir de gloire nous attend,
daigne exaucer notre prière pour tous nos frères,
toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Amen