« Ils étaient choqués à son sujet »
Tant que Dieu est loin de nous, il ne nous dérange pas, pas plus qu’un orage quand il tonne au loin, ou une guerre au Yémen. On allait visiter Dieu au temple de Jérusalem tous les ans. Entre temps il ne dérangeait pas trop les gens de Nazareth.. Mais quand l’un d’eux se met à parler en public comme jamais personne ne l’a fait et même accomplit des actions étonnantes, alors on ne comprend plus.Or Dieu n’est il pas au milieu de nous ? Ne sommes-nous pas réunis en son Nom ? Ne nous invite-t-il pas à tendre l’oreille, et à regarder de plus près où nous en sommes avec nos frères et sœurs, nos proches, nos voisins, si nous sommes vraiment bons, aimables, justes ? Tout ce que fait Jésus, ce qu’il dit, c’est pour nous aider à répondre à la question : Qui est Dieu ? Comment est-il ? Et aussi comment lui ressembler, puisque nous sommes créés à son image et ressemblance. Nous avons d’abord à nous connaître, à prendre conscience de ce que nous sommes, de ce qui nous forme ou nous déforme.
Nous ne devons pas avoir peur de dire ce que nous sommes, ce que nous croyons, notre vérité. Jésus pouvait dire qu’il était la Vérité, le chemin qui nous conduit vers lui.
Pourquoi l’évangile a-t-il emboîté ces deux miracles ?
Parce qu’il s’agit de femmes, alors tenues pour quantité négligeable ? On veut faire remarquer que le Christ leur apporte le salut tout comme aux hommes, qu’elles soient jeunes ou âgées.
Remarquons que dans le premier récit beaucoup de personnes touchent le Christ, mais qu’une seule est guérie. Pourtant cette foule a une certaine foi en Jésus, mais cette femme a une motivation particulière. Elle a épuisé tous les moyens de guérison, elle a dépensé tous ses biens, elle est au bout du rouleau et il ne lui reste plus que cette foi en Jésus. Dieu laisse ainsi parfois aller les choses très loin, sur l’arête entre la vie et la mort. C’est toute la pauvreté de l’homme qui a besoin de manquer pour penser au Père, comme dans la parabole des deux fils, à propos du fils prodigue.
N’importe qui existe en Dieu avant même d’exister dans le sein de sa mère. C’est vrai pour les prophètes comme pour chacun de nous. Habiter dans le temps est notre façon d’habiter l’éternité. Voici donc Jean Baptiste, hôte de l’éternité de Dieu qui fait surface dans le temps. Comme lui, nous sommes voulus, engendrés par Dieu. Par le seul fait d’exister, nous disons que Dieu vient au monde, qu’il prend visage dans le monde, tout comme le Christ, premier né d’une multitude de frères. Comme Jean Baptiste, nous annonçons sans même en avoir conscience, celui qui est venu, qui vient et qui viendra.
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