Chaque année, nous lisons l’évangile de la Visitation, alors que nous fêtons l’Assomption. Ce n’est pas sans raison..
« Bénie entre les femmes… » Dieu l’a bénie, comme il avait béni Abraham et Isaac en leur annonçant la naissance de leurs fils. Dans la culture patriarcale de l’époque, c’est assez étonnant. Marie fait exception. Luc met sur les lèvres d’Élisabeth la prière de la communauté chrétienne primitive : « Heureuse celle qui a cru ! », la béatitude qui contient en germe toutes les autres. Dieu a opéré en elle de grandes choses !
Qu’est ce qui fait la sainteté de Marie ? Sa maternité divine d’où vont découler tout ce qui est admirable en elle, son assomption, son couronnement au ciel, tout ce que bien des prédicateurs ont largement développé, mais aussi ce qui faisait dire à Ste Thérèse : « S’il faut toujours s’exclamer avec des Oh ! ou des Ah ! d’admiration, on en a assez ! Ce qui m’intéresse, disait elle c’est de savoir en quoi elle est imitable. Elle aime mieux l’imitation que l’admiration.
Imitation, c’est le grand mot, comme pour Jésus.
La méditation commencée dimanche dernier se prolonge. Le récit de la fuite du prophète Elie dans le désert, devant la terrible Jezabel, son épuisement, son désir de disparaitre dans la mort et l’intervention de l’ange témoignent du dessein de Dieu de nous remettre debout et de nous faire vivre. Pensons ici à tous ceux qui nous ont remis en route aux jours de découragement. De telles expériences peuvent nous préparer à entendre ce que le discours sur le pain de vie nous révèle
Dimanche, notre lecture s’arrêtait sur cette révélation : « Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif », elle ne disait rien des réactions des uns ou des autres. Des paroles dures à avaler, incroyables !
Aujourd’hui nous voyons qu’elles ne passent pas. Jésus a beau les inviter à se souvenir. La manne était bien une nourriture inespérée, qu’ils croyaient tombée du ciel, elle n’avait pas empêché leurs pères de mourir. La nourriture qu’il veut leur donner est d’un autre ordre, pour une vie éternelle.
« Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde » 6/33
Nous venons d’entendre la lecture de trois textes rédigés à des siècles de distance :