Des pharisiens, des scribes, au regard fier, victorieux, méprisant, les uns âgés, d’autres plus jeunes, des curieux, tous en demi cercle. On se représente aisément la scène, le drame qui va se jouer. Au milieu une femme, apeurée, humiliée. Ils l’ont prise en flagrant délit, dans son tort. Elle doit payer. Ils n’ont pas tenu compte de la Loi qui dans ce cas condamne à la même peine, la lapidation, les deux coupables.
Mais peu importe : Celui qu’ils veulent atteindre, c’est Jésus qui est là.
On attend sa réponse, qu’il se dresse comme un juge et montre du doigt. Or il fait exactement le contraire. Il ne se dresse pas, mais se baisse et il ne montre pas du doigt, mais se met à écrire sur le sol, en silence.
Confronté à la Loi et à ses gardiens, Jésus Dieu en personne répond en griffonnant sur le sol. C’est la seule fois que nous le voyons écrire, et il n’y en aura aucune trace, une parole troublante au-delà de toute parole. Le verbe utilisé n’est employé que trois fois dans la bible, à propos de Dieu écrivant les tables de la Loi, ou lorsque le roi de Babylone voit s’écrire sur le mur les termes du jugement divin qui le disqualifie, car il « a été pesé sur la balance et trouvé trop léger » Dan 5/28 . Nous sommes toujours dans un contexte de loi et de jugement.