En ces derniers dimanches de l’année liturgique, l’Église nous tourne vers la fin des temps : la Toussaint, mardi dernier, la mémoire des défunts, le Christ Roi bientôt. Aujourd’hui viennent toutes les questions que beaucoup se posent sur la vie après la mort avec l’écho d’une controverse entre Jésus et un groupe peu nombreux mais influent à Jérusalem, les Sadducéens. Qui étaient- ils ? De riches aristocrates formant un groupe politique et religieux gravitant dans l’entourage du grand prêtre.
Jésus vient d’évoquer devant eux son éveil d’entre les morts, « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ». Or les sadducéens ne croient pas à la résurrection. Selon eux, elle ne figure pas dans les cinq premiers livres de la bible qui font autorité. Ils tentent de prendre Jésus en défaut. En partant d’une hypothèse invraisemblable, ils forment une sorte de cas d’école qui finit par ridiculiser la croyance en la résurrection et Jésus par voie de conséquence.
Leurs questions, si risibles soient elles, rejoignent cependant beaucoup de celles qui nous sont posées à notre époque profondément marquée par le matérialisme : Comment allons-nous ressusciter ? Dans quel état ? Avec quel visage ? Qu’allons-nous faire ? Nous allons nous ennuyer ! etc…
Dans l’histoire, on n’a pas toujours rendu service aux saints. Non seulement en martelant leurs visages aux portails des cathédrales, mais sans doute pire, en écrivant, avec les meilleures intentions du monde, leur vie dans un style bien pensant, souvent affligeant de fadeur et de mollesse.
Ici il n’y a pas de statues de saints, à part celle, fort belle, de la Vierge Marie. On ne les voit pas affublés d’habits de parade qui les rendraient bien incapables de faire le ménage ou de scier une planche. Même St Benoit et Ste Scholastique n’ont droit qu’à un petit vitrail bien caché que les sœurs autrefois ne pouvaient pas voir.
On leur a vissé sur la tête des couronnes de crainte qu’ils ne passent inaperçus.
Bref on les a souvent déshumanisés, oubliant qu’ils ont eu mal aux dents, des cors aux pieds, de l’arthrose comme tout le monde.
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Il n’y a pas bien longtemps Zachée est déjà descendu de son arbre pour nous aider à rencontrer Jésus. Ce devait être pour la fête de la Dédicace de cette église.
Zachée, ce petit personnage qui nous rappelle le catéchisme de notre enfance qui a tout ce qu’il faut pour plaire : petit, il court, il monte aux arbres tout ce dont rêvent les enfants. Il n’en reste pas moins qu’il est exclu, par son appartenance à une catégorie professionnelle méprisée, infréquentable, pas question pour un juif de partager sa table. Jésus le savait bien. Lors de l’appel de Matthieu il le fit et s’attira la critique des pharisiens.
Il y a quelque chose d’unique chez Zachée : il cherchait à voir qui est Jésus, une aspiration qui ne datait pas de ce jour là. A la différence d’Hérode qui cherchait lui aussi à le voir dans sa perplexité, c’est la personne de Jésus qui intrigue Zachée. D’où une première question pour nous : avons-nous ce même désir, avec la même force qui le rend capable de braver les conventions, de nous comporter comme un enfant, de courir comme s’il y avait urgence ?