Depuis plusieurs dimanches nous accompagnons Jésus sur la montagne d’où, comme Moïse sur le mont Sinaï il énonce la loi nouvelle, celle du Royaume qu’il vient établir parmi nous.
« On vous a dit, moi je vous dis », il est bien clair que cette loi, sans renier l’ancienne, va plus loin. Dans la première à l’exception du premier commandement, les suivants se présentaient sous la forme d’interdits. Et Jésus donne des exemples, en particulier dans le domaine de nos relations avec autrui :
Si vous invitez quelqu’un qui va vous rendre la pareille, quelle mérite avez vous ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Moi je vous dis : invitez celui qui ne pourra pas vous rendre, aimez vos ennemis…
Il y a donc deux façons d’agir, deux sagesses, l’une seulement terrestre, qui relève du savoir vivre, de la simple politesse ; et une autre qui va au delà, s’inspire d’une autre motivation.
Nous continuons d’écouter Jésus qui nous parle sur la montagne.
Il nous dit, comme un nouveau Moïse, la loi nouvelle, celle du royaume, si différente de l’ancienne qui ne comportait, à part le premier commandement, que des interdictions. « On vous a dit, moi je vous dis ». C’est clair, sa parole est parole de Dieu. Comment renouveler la société dans laquelle nous sommes, alors que les relations entre les hommes, aujourd’hui comme hier, sont marquées par tant de haines, de méfiances, de soupçons ?
Jésus nous invite à un renouvellement total. La loi du talion représentait déjà un progrès considérable en limitant la vengeance. Jésus va plus loin. Certaines prescriptions déterminent un esprit, elles fixent un idéal, qui n’est pas forcément inaccessible, mais qu’il faut suivre avec discernement. Ainsi quand un garde gifle Jésus au cours de son procès, il ne tend pas la joue droite, il renvoie le garde à lui-même à sa conscience. Pourquoi me frappes-tu ?
Il est souvent question d’évangélisation de nos jours, y compris de nouvelle évangélisation, il y a quelques années.
Se souvenir que l’on n’a jamais cessé d’évangéliser :
Les moines irlandais qui ont évangélisé notre région aux temps mérovingiens : St Colomban St Fiacre, St Faron, Ste Telchilde, etc
Marie de l’Incarnation qui part au Canada avec les Ursulines au 17ème s.
Les Franciscaines de Marie qui partent en Chine au début du siècle dernier. Elles partaient alors en sachant ne plus jamais revenir en France, etc, etc
L’évangélisation est dans la nature même de l’Eglise : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ! », disait saint Paul. Mais l’on peut s’interroger : Que cherchons nous dans l’évangélisation ?