Le Christ est venu, nous avons cru au message des apôtres en mettant au monde au milieu de nous, non sans peine, un monde nouveau. Au delà du nombre, plus ou moins grand, de nos assemblées, c ‘est toujours un grand peuple.
Et pourtant la liturgie nous renvoie en quelque sorte au point de départ, au temps de l’attente, celui de l’ancienne alliance, qui nous est si familier. N’est-il pas celui de nos insatisfactions, de notre fatigue de vivre, de la communion avec tous ceux qui, dans la détresse s’écrient : jusques à quand Seigneur ?
Mais n’est ce pas aussi celui des lendemains qui chantent, des promesses de tout programme d’avenir, des psaumes chantés dans la joie, de la venue de l’homme nouveau ?
Aux temps bibliques, il n’était pas de personnage plus puissant que le roi. Il était donc assez normal de parler de la royauté de Dieu, pour évoquer sa toute puissance. Il n’en serait plus de même aujourd’hui alors que d’autres formes de gouvernement se sont imposées un peu partout. On parle plus facilement d’un roi du pétrole que du Roi du ciel et de la terre !
Donc un titre ambigu quand nous l’appliquons à Dieu. Il est plus de l’ordre de la métaphore quand nous représentons Dieu assis sur un trône entouré d’une armée de serviteurs. Mais Jésus l’a accepté, devant Pilate par exemple quand celui-ci lui demande : « Alors, tu es Roi ? » - « Oui, je le suis, je ne suis né et je ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18/37). Alors aucune équivoque n’était possible, car Jésus se présentait devant lui comme un condamné dépouillé de toute dignité, abandonné de la plupart des siens. Difficile alors de le prendre au sérieux. Dans le récit que nous venons d’entendre, aucun détail sur la crucifixion proprement dite. Toute l’attention se concentre sur Jésus lui-même et les réactions des uns et des autres.
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Le Temple, fierté du peuple. Ses pierres, ses ex-voto…
Jésus prend distance. Il s’inspire d’un ancien prophète et annonce le drame qui surviendra. Le Temple sera détruit comme il a été construit, pierre après pierre. Quand ces choses seront-elles et quel sera le signe lorsqu’elles vont advenir ? demandent les disciples. Jésus ne répond pas directement, il met d’abord en garde, face à un avenir proche.
D’abord, gardez vous des faux messies. Ils seront nombreux à vous dire qu’avec eux tout va aller mieux, que la fin des temps est arrivée, mais ils ne donneront aucune preuve. Surtout ne pas faire route derrière eux.
Une première indication importante pour nous : Nous le savons depuis longtemps : faire route en vérité, c’est suivre le Christ, écouter sa parole, se conformer à lui dans toute sa vie et sa manière d’affronter la mort. Puis c’est l’évocation des conflits de l’époque comme les préludes et les prophéties de l’effondrement final. En vérité ce sont les conflits de toujours, il suffit d’ouvrir le journal pour constater leur omniprésence. Jésus fait là une description plutôt qu’une prophétie.
Au cœur de ces conflits, une seule attitude : Ne pas s’effrayer