Prière Universelle
Entourés de la foule des saints qui ont vécu et partagé
l’Amour du Seigneur,
prions-Le pour tous les hommes
Pour les croyants d’aujourd’hui, chrétiens ou non chrétiens,
qui vivent « la grande épreuve » de la persécution,
afin qu’ils reçoivent un Esprit de force et de paix,
prions le Seigneur
R/ 22a : Souviens-toi, Seigneur de Ton Alliance !
Homélie du P. Jean-Michel, abbé de Landévennec
« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » : la façon dont Jésus rejoint l’aveugle Bartimée prend la forme d’une question pleine d’empathie. Nous devrions nous en souvenir quand nous nous demandons comment annoncer l’Evangile. Jésus, lui, ne vient pas d’abord enseigner une doctrine, il vient rejoindre des hommes et des femmes au cœur de leurs préoccupations et il commence par se mettre à l’écoute de leur désir et de leurs besoins. Ainsi, sur ce chemin qui le mène à Jérusalem, où nous le retrouvons depuis plusieurs dimanches, au jeune homme riche qui l’interpelle il demande « pourquoi m’appelle-tu bon ? », puis un peu plus loin aux fils de Zébédée, qui s’approchent de lui il demande « que voulez-vous que je fasse pour vous ? » et ce matin au fils de Bartimée qui vient de bondir jusqu’à lui il lance « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Peu importe la pertinence de la motivation qui pousse les uns et les autres à interpeler Jésus, Lui accueille et prend en compte toute sollicitation qui lui est adressée. Et rien de plus profane et en même temps de plus spirituelle que cette question qui atteint la personne au plus intime de l’être : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Qui d’entre nous ne serait pas touché par cette demande du Seigneur qui nous rejoint à la racine de l’être ? et bien justement, ce matin c’est à chacun et chacune d’entre nous qu’il adresse cette même question : « que veux-tu que je fasse pour toi ? ». Chacun d’entre nous peut ce matin accueillir ces mots au plus secret de son cœur et se laisser regarder par Jésus qui s’offre ainsi à lui pour le sauver, pour nous sauver et nous manifester son désir que nos vies soient à la sienne greffées.
Sur le chemin de Jérusalem, parmi les trois interlocuteurs qui, s’adressent à lui, seul Bartimée dont la condition d’aveugle est clairement signalée semble, paradoxalement, assez clairvoyant pour reconnaître en Jésus le Messie davidique et assez humble pour admettre sa cécité « Rabbouni, que je retrouve la vue ! »
Homélie du P. Michel
Le Fils de l’homme, ainsi Jésus se désigne-t-il, en parlant de lui-même. Il laisse entendre qu’il est plus que lui-même, plus que ce que l’on voit en lui. De fait il entre dans la peau du personnage du Fils de l’homme, un personnage qui a un programme à suivre, des actes à poser, écrits dans le Livre, une Parole à accomplir. Il obéit à l’Écriture et la mène à son terme. Il vient exercer le jugement de la fin des temps, juger le monde. Mais lui va être jugé par le monde pour le sauver. Tel est le contexte de l’évangile du jour avec en particulier l’annonce de la Passion.
En Mt 25, la droite et la gauche sont « polarisées » : il y a un bon et un mauvais côté. Parfois l’expression « à droite et à gauche » signifie de tous côtés : regarde à droite et à gauche Ici il s’agit des places d’honneur.. Le mot « siéger » fait penser plus au tribunal qu’aux convenances d’un repas. « Vous siégerez sur douze trônes pour juger les tribus d’Israël » A « droite et à gauche » fait penser aux assesseurs du tribunal. Or le seul autre emploi de cette expression se trouve dans le récit de la Passion, à propos des deux malfaiteurs crucifiés à droite et à gauche de Jésus. Voilà qui donne à penser, de même que les deux expressions «boire le calice » et « recevoir le baptême » Par conséquent « ceux à qui c’est destiné » du v.40 désigne les deux malfaiteurs. C’est à ces deux hommes qu’il revient d’assister le fils de l’homme dans sa fonction de juge de la fin des temps.