« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. » Nous retrouvons cette parole de Jésus dans trois évangiles : celui de Marc, celui de Luc et celui de Matthieu. Oui, Jésus connaît nos souffrances et nos douleurs et il est venu pour nous guérir. Une partie de sa vie publique est passée à opérer des guérisons miraculeuses, à délivrer ceux qui souffrent dans leur corps comme dans leur âme.
Quelle que soit ce dont nous souffrons, que ce soit d’ordre physique, moral, psychologique, nous savons que Jésus est touché. Tout ce qui nous touche, le touche. Il est là, prêt à nous accompagner dans nos combats contre la maladie, l’addiction, l’angoisse,… Toute guérison ne peut pas forcément être miraculeuse, certains chemins de guérison sont plus longs que d’autres. Mais, nous le voyons dans les évangiles, Jésus ne se détourne d’aucun malade venu lui demander son aide.
“Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos” (Matthieu 11,28)
Mais cela nous demande de rester ouvert et patient. Car nous ne voyons souvent que les symptômes, là où Jésus connaît bien les véritables blessures qui peuvent parfois se cacher derrière nos maux. Et il ne vient pas guérir en superficie mais bien tout notre être.
“Il la saisit par la main, et lui dit : Talitha koumi, ce qui signifie : Jeune fille, lève-toi, je te le dis.” (Marc 5, 41)
Confions à Dieu nos souffrances, nos maladies en toute confiance. Ne craignons pas de le prier pour notre guérison, que cela soit celle de notre corps ou celle de notre âme.
“Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures.” (psaume 147 :3)
Laissons le Christ poser sa main, tendre et compatissante, sur cette plaie qui nous fait souffrir et rendons grâce pour son cœur débordant d’amour, qui nous offre la Vie.
“Il posa les mains sur elle ; immédiatement elle se redressa, et elle se mit à célébrer la gloire de Dieu.” (Luc 13)
Homélie du P. Michel
Alors qu’il compte entretenir ses disciples de sa venue, Jésus semble ici n’en parler que dans le contexte de ce qui ressemble beaucoup à la fin du monde. Il ne le fait pas toujours ainsi, comme il nous l’apprend dans les paraboles du royaume. Souvenez-vous : le blé qui germe en silence, la pâte qui lève, toutes ces réalités cachées qui poursuivent leur mystérieuse croissance. Et pourtant il s’agit bien du même Jésus et de son avènement parmi nous au cours du temps.
Il nous rappelle ce que nous ne devons jamais oublier. Il y a bel et bien une fin des temps, un terme vers lequel tout s’oriente, le moment de l’heureuse rencontre : « Ô Verbe ô Christ que vous êtes beau, que vous êtes grand ! » Mais aussi la prise de conscience du pas à franchir : « Qui pourra vous connaitre qui saura vous comprendre ? » C’est pour nous le temps de l’attente, avant d’entrer dans la joie de l’espérance...
Maranathah !
Homélie du P. Michel
Sous un aspect anecdotique, ce sont des questions de vie et de mort que nous pose cet évangile. En fin de compte, la mort et le mortel pourront nous apparaitre sous le masque de la vie. Cependant si le récit de la première lecture finit bien, puisque la vie triomphe, celui de l’obole de la veuve ne conclut pas. Il ne conclut pas, sans doute parce que c’est à nous de donner une réponse.
Nous pouvons projeter ce conflit sur ce qui se passe à la croix. Voici le juste qui apparait sous les traits d’un malfaiteur, la puissance qui prend le masque de la faiblesse et en fin de compte la vie pénétrant l’humanité sous le visage de la mort. Ne parlons pas trop vite de résurrection car si la mort de Jésus est vérifiable par tous, il n’en va pas de même de la résurrection. Elle est de l’ordre de la foi. Personne n’a vu Jésus se relever du tombeau. Pour nous la résurrection est de l’ordre du croire sans voir. St Paul dit bien que c’est seulement en espérance que nous sommes sauvés (Rom 8 :24). Si Marc ne nous dit rien de ce qui arrive à la veuve qui a tout donné c’est pour nous faire comprendre que nous en sommes là. Nous avons à croire que la vie nous rejoint par tout ce qui nous arrive, malgré des apparences contraires.
Allons plus loin, il ne s’agit pas seulement de supporter. Il s’agit, comme pour les veuves de nos lectures, de donner et, finalement de se donner. C’est bien ce que fait le Christ à la passion. Attention, ce n’est pas en tant que souffrance et mort qu’elle donne la vie, mais parce qu’elle est don de soi, œuvre d’amour.