Avec saint Jean nous sommes au seuil de la vie publique de Jésus. Voici qu’un pharisien vient le trouver, de nuit, pour lui parler personnellement, tout comme le scribe dont il était question vendredi dernier. C’est déjà une première invitation à ne pas mettre tout le monde sous la même étiquette. Tous ne s’alignent pas forcément sur l’opinion commune.
Jésus lui parle d’une nouvelle vie, avec une nouvelle naissance, ce qui suppose de quitter l’ancienne.
C’est dans ce contexte que Jésus lui dit que le Fils de l’homme doit être élevé, comme Moïse a élevé le serpent d’airain dans le désert. C’était le rappel d’un moment difficile de l’exode dans le désert alors que des serpents venimeux décimaient le peuple. Il suffisait de regarder ce serpent que Moïse, sur l’ordre de Dieu, avait cloué sur un arbre pour être guéri . Le serpent et l’arbre faisaient penser à celui de la tentation, quand l’arbre est devenu signe du mal, de la défiance de l’homme vis à vis de Dieu. Mais l’arbre aujourd’hui nous fait penser à celui de la croix, ce trait d’union entre la terre où il plonge ses racines et le ciel vers lequel s’élèvent ses branches. C’est le Christ qui va être cloué sur cet arbre, c’est vers lui que se tournent nos regards pour avoir la vie.
A l’occasion du 150 ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise universelle, le pape François a déclaré cette année comme étant une année “spéciale saint Joseph”. Quelle belle occasion de se rapprocher du père nourricier de Jésus ; cet homme humble, tendre, courageux !
C’est dans le quotidien d’un père de famille qu’il a accepté l’extraordinaire de Dieu et déroulé son chemin de sainteté. Saint Joseph a pris soin de Marie et de Jésus, jour après jour, étape après étape. Il a “charpenté” le Christ comme le souligne Charles Péguy qui écrivait que Jésus c’est “Trente ans de charpente, trois ans de paroles”.
Avec autant de discrétion, de tendresse et de force, saint Joseph est prêt à nous aider dans notre quotidien, à prendre soin de ceux que Dieu lui confie. Comme l’évoque la très belle prière du Je vous salue Joseph, nous pouvons lui confier nos soucis de travail, de santé, de famille afin qu’il intercède auprès du Seigneur. Cette année, prions avec saint Joseph :
Heureux, les cœurs purs
“Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu”, cette phrase nous est donnée par Jésus lors du sermon sur la montagne. Avec cette béatitude, Jésus nous rappelle qu’au-delà des actes, des paroles, c’est la pureté des intentions qui est véritablement importante. Dieu voit dans le secret des cœurs.
Mère Térésa nous dit “On ne fait pas de grandes choses, mais simplement des petites avec un amour immense”.
Les cœurs purs, ceux qui ne sont pas ternis par le mensonge aux autres ou à eux-mêmes, sont ceux qui peuvent refléter, sans la déformer, l’image de Dieu. Les cœurs purs sont des cœurs humbles qui, vides de tout orgueil, peuvent accueillir pleinement la grâce.
Marie nous montre de manière parfaite à quel point les cœurs purs voient Dieu ; le sien, vierge de tout péché, a pu accueillir Dieu lui-même. Dans son Magnificat, cette superbe prière de louange qu’elle adresse au Seigneur, elle évoque déjà cette béatitude : “Il s’est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.”
Sainte Thérèse de Lisieux nous montre aussi la petite voie, celle de l’humilité et du grand amour qui font d’un cœur pur une grande sainte.
Pour nous engager sur ce chemin de la pureté de cœur, ce chemin de sainteté qui nous révèle Dieu, nous devons oser poser un regard juste sur nos intentions, à chacune de nos paroles, chacun de nos gestes. Est-ce bien l’amour qui me guide ? Nous pouvons prier le Seigneur pour nous libérer de nos peurs, de nos ressentiments, de nos croyances qui troublent son image dans nos cœurs.