Jean Baptiste arrêté, sa mission s’arrête et Jésus prend le relais. Il part au nord, en Galilée et sa prédication se résume en cette formule :
« le Royaume de Dieu est tout proche »
Si nous entendons par Royaume de Dieu, sa domination sur toutes choses et en particulier sur le mal, elle n’a jamais cessé. Il est Seigneur de toute éternité. Mais la façon dont il domine le mal nous est révélée par Jésus Christ. Dominer le mal ne signifie pas le faire disparaître, mais prendre appui sur lui, l’utiliser, comme Jésus le fait dans la Passion en laissant Satan épuiser ses forces. Il ne pouvait pas faire pire que de s’attaquer à la vie de Jésus, mais en vain, car impossible de prendre la vie de quelqu’un qui accepte librement de la donner.
Toutes nos épreuves peuvent prendre sens à cette lumière si nous croyons que Dieu vivant en nous continue à remporter la même victoire, dès que nous accueillons ce royaume si proche de nous.
Le royaume de Dieu est à portée de nos mains,
c’est à nous de nous en saisir.
Tout ce que nous avons à subir peut être référé à la Croix du Christ. Non pas de manière abstraite, mais en nous unissant à Celui qui nous habite et traverse en nous toute sorte de mort et de victoire. C’est ce à quoi nous invite saint Paul quand il nous dit : « glorifiez Dieu dans votre corps ».
Nous venons d’entendre Jean Baptiste déclarer à deux reprises en parlant de Jésus : « Je ne le connaissais pas ». Surprenant ! Il était quand même son cousin, n’avait-il pas tressailli dans le sein de sa mère à son approche ? Dans bien des familles nous nous connaissons parfois fort mal, mais l’ignorance dont parle Jean est bien réelle, c’est même celle dont nous souffrons tous.
Comment connaître le Dieu tout-puissant
sans être disposé, poussé préparé à cette rencontre ?
C’est précisément ce qui se passe lorsque l’Esprit Saint descend sur Jésus, tout comme sur Pierre, Jacques et Jean au jour du Thabor, sur Paul à l’entrée de Damas, sur tel ou telle d’entre nous le jour où sa vie a basculé.
« j’ai vu l’Esprit Saint descendre du ciel sur lui »
Il y a bien des figures du baptême dans la Bible. Il y a d’abord le chapitre 1 de la Gen. où nous voyons l’abîme primordial, masse d’eau sans rivage, figurer le néant. Nous pouvons pressentir que notre baptême comportera un aspect de création : avec lui surgira une réalité qui n’était pas encore là.
Avec le déluge nous apprenons que le péché, c’est à dire le refus de grandir à l’image de Dieu, provoque le retour au néant initial. De fait nous ne pouvons être autres qu’images de Dieu…Cependant, ce néant est en quelque sorte traversé par une humanité nouvelle surgie à la sortie des eaux. Voici maintenant la traversée de la mer rouge et du Jourdain : passage de l’esclavage à la liberté, création d’un peuple nouveau sur une terre nouvelle. « l’ancien a disparu, un être nouveau est là » dit St Paul. Nous sommes alors dans le thème omniprésent dans le nouveau testament de la création nouvelle dans le Christ.
A priori nous pourrions penser que Jésus n’avait aucune raison de se soumettre au baptême de Jean. Il n’a pas besoin de se laver, de traverser les eaux mortelles, de renaître dans un baptême pratiqué pour la rémission des péchés. En lui il n’y a pas de division entre les hommes et Dieu.
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