Joie
Pour St Benoit, le Carême est lié à la joie. C’est le temps de la « joie du désir spirituel ». Cette joie qui vient se puiser au profond de nos vies, de nos cœurs, loin des remous de la surface.
Cette joie aussi ressentie par Sr Chantal en rejoignant tous les catéchumènes du diocèse lors de leur appel décisif à la cathédrale. Depuis, chaque soir, à Complies, nous les nommons et prions pour eux, sur leur chemin vers le baptême, sur leur chemin après le baptême.
Ce n’est que le début du chemin et de la joie…
Et si on s’en parlait ?
Début février, nous avons eu la joie du séjour parmi nous de P. Luc (de la Pierre-qui-Vire) et M. Scholastique (de Pradines). Chacune de leur venue est une belle occasion de nous poser ensemble, de faire circuler la parole, d’échanger et de nous laisser interpellées sur des réalités communautaires. Une vraie grâce pour cheminer ensemble !
Et cette fois-ci, l’originalité s’est glissée dans la répartition des groupes de travail. Nous étions par tranches d’âge… ce qui, en fait, ne nous arrange presque jamais dans le courant des jours et des emplois… et qui s’est avéré un vrai cadeau. A renouveler de temps en temps !
« L’heure » n’est pas encore venue. Elle approche. Jésus le sait, et il éprouve à la fois désir, angoisse et crainte. Nous imaginons trop souvent un Dieu imperturbable, une sorte de sphinx, à l’abri de toute émotion. Tel n’est pas le Dieu de Jésus Christ. Nous le voyons en proie à une vive émotion quand il apprend la mort de Jean Baptiste, ou quand il se heurte à l’incrédulité de ses compatriotes. Il tressaille de joie sous l’action de l’Esprit Saint, s’émerveille de la foi du centurion ou de la cananéenne.
Aujourd’hui nous le voyons bouleversé d’une émotion profonde. Devant le cadavre de son ami Lazare, il pleure. Jésus n’a pas triché avec son humanité. Ce n’était pas une sorte de vêtement d’emprunt, extérieur à lui-même. Il partage avec nous les mêmes sentiments, les mêmes douleurs et c’est nous qui le faisons passer par là.
Certains s’imaginent que s’ils avaient la foi, ils n’auraient pas peur de souffrir ou de mourir. Ils n’ont jamais lu l’évangile. Nous nous trouvons tous un jour comme lui devant le tombeau d’un être cher. Si nous ne croyons pas que Dieu nous arrache à la mort, au néant, en faisant avec lui ce terrible passage, nous ne connaissons pas vraiment Jésus Christ.