Il est souvent question d’évangélisation de nos jours, y compris de nouvelle évangélisation. Se souvenir que l’on n’a jamais cessé d’évangéliser :
L’évangélisation est dans la nature même de l’Église : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ! », disait saint Paul. Mais l’on peut s’interroger : Que cherchons nous dans l’évangélisation ?
Mais l’on reste alors dans une perspective bien humaine. On a alors recours aux moyens employés par n’importe quel groupe pour se maintenir et se développer. Avec le risque de se laisser gagner par l’esprit de secte, à des conditionnements propres à une idéologie, des propagandes plus ou moins cachées. Chaque religion a ses intégristes ou autres schismatiques. Nous avons les nôtres.
Avec saint Jean nous sommes au seuil de la vie publique de Jésus. Voici qu’un pharisien vient le trouver, de nuit, pour lui parler personnellement, tout comme le scribe dont il était question vendredi dernier. C’est déjà une première invitation à ne pas mettre tout le monde sous la même étiquette. Tous ne s’alignent pas forcément sur l’opinion commune.
Jésus lui parle d’une nouvelle vie, avec une nouvelle naissance, ce qui suppose de quitter l’ancienne.
C’est dans ce contexte que Jésus lui dit que le Fils de l’homme doit être élevé, comme Moïse a élevé le serpent d’airain dans le désert. C’était le rappel d’un moment difficile de l’exode dans le désert alors que des serpents venimeux décimaient le peuple. Il suffisait de regarder ce serpent que Moïse, sur l’ordre de Dieu, avait cloué sur un arbre pour être guéri . Le serpent et l’arbre faisaient penser à celui de la tentation, quand l’arbre est devenu signe du mal, de la défiance de l’homme vis à vis de Dieu. Mais l’arbre aujourd’hui nous fait penser à celui de la croix, ce trait d’union entre la terre où il plonge ses racines et le ciel vers lequel s’élèvent ses branches. C’est le Christ qui va être cloué sur cet arbre, c’est vers lui que se tournent nos regards pour avoir la vie.
« La Pâque des juifs approchait », une phrase qui donne le ton. Jésus monte à Jérusalem, une sorte d’anticipation prophétique de la crucifixion, Jésus va y faire allusion en parlant de la destruction et reconstruction de « ce temple ». Jean précise qu’il s’agit du temple de son corps. Pour Israël, le temple est le lieu de la résidence divine, la maison où il a choisi d’habiter après en avoir ordonné la construction. Ce thème revient souvent chez saint Jean.
« Où demeures-tu ? » (Jn 1/38), c’est la première question posée à Jésus par ses disciples. Une question lourde de sens qui porte plus sur l’origine familiale, sociale que sur l’adresse. La réponse va se préciser au fil des pages. Il faudra d’abord comprendre que le Christ est lui-même résidence de Dieu. Un peu plus loin, au chapitre 4, nous lirons que Dieu ne se trouve pas sur une montagne de Samarie ou à Jérusalem, mais qu’on le rencontre n’importe où, « en Esprit et en Vérité ». N’oublions pas que Jésus déclare qu’il est lui-même la Vérité. Par le don de l’Esprit, quand le « temple de son corps » aura été détruit, Jésus recevra même un corps nouveau en lequel chacun de nous pourra trouver Dieu.
Ce nouveau Temple,
c’est nous
quand nous sommes unis en raison du message d’amour qu’il nous a laissé,
c’est l’Église, vue d’abord comme communion.