Aucune hésitation chez les bergers. Ils croient l’ange, comme Marie et Élisabeth avant eux. Ils discutent un moment entre eux, pour se confirmer ce qu’ils viennent d’entendre et ils décident de partir en hâte, comme Marie quand elle se rendit chez Elisabeth.
L’ange leur avait parlé du sauveur. Ils découvrent une famille semblable aux autres avec le bébé couché dans la mangeoire. Rien d’extraordinaire, tout est simple et naturel à part le signe de la mangeoire qu’ils peuvent constater de leurs yeux. L’ayant vu ils expriment leur foi, sans hésiter, non pas en chantant le Magnificat ou en prophétisant, mais en répétant la parole de l’ange :
cet enfant est le Sauveur, le Christ Seigneur.
Tous s’étonnent, même Marie, qui conserve ces paroles et les considère dans son cœur. Elle rassemble ce que disent les gens même si ce sont des gens peu considérés. Elle est ainsi la figure du chrétien qui retourne ces éléments de la tradition en les laissant mûrir.
Les bergers eux, sont transformés. Ils repartent louant et glorifiant Dieu pour tout ce qu’ils avaient vu et entendu. Désormais l’armée céleste peut rester dans ses quartiers célestes puisqu’ils en prennent le relais sur la terre. De fait ils n’interviennent plus.
Nous venons de prononcer le mot de tradition. C’est traditionnel, au sens d’habituel de formuler des vœux au 1er janvier. Les bergers, en disant ce qu’ils avaient vu et entendu vont bien plus loin en nous invitant à communier au cœur de notre foi : Il vous est né un Sauveur, pour les siècles des siècles. Imitons les bergers !
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Paul vient de découvrir un mystère, caché jusque-là dit-il. C’est ce que nous venons d’entendre de sa lettre aux Ephésiens. En réalité l’entrée des païens dans l’héritage d’Israël n’aurait pas du être une nouveauté pour lui. Cela avait été déjà annoncé par les prophètes et par certains psaumes. Seulement cette perspective demeurait une sorte de mythe, abstrait, comme l’avènement d’un grand soir.
Pour Paul cela se produit maintenant, dans l’événement de la naissance de Jésus Christ. Matthieu, avec l’épisode des Mages, raconte au fond la même chose, mais il montre comment cela se réalise dans la naissance de Jésus. Bien sûr la réconciliation du juif et du païen, ces frères ennemis, est en route dès le commencement, mais elle apparaît maintenant en pleine lumière. Elle est « manifestée », selon le sens du mot épiphanie.
Il nous reste à la faire vivre par les décisions de notre volonté.
La parfaite réconciliation des hommes est pour la fin des temps.
L’histoire est faite de nos conflits et de nos efforts pour les surmonter.
La bonne nouvelle, c’est de savoir que nous pouvons en venir à bout.
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Lundi 28 décembre 2020 à Jouarre
Il y a 4 jours, nous fêtions sa naissance : c’était Noël. Pour tellement de monde, avec ce virus, ça a été une fête d’anniversaire bien particulière cette année. Ce n’était pas comme d’habitude, c’était comme si nous étions invités à nous déshabituer pour vivre du nouveau.
En tout cas, c’était vendredi : Dieu est venu naître parmi nous. Ou plutôt, Dieu a cherché à naitre en nous. Ou mieux encore, Dieu cherche à naitre en nous.
Parce que pour Dieu, le Seigneur de la Vie, le Seigneur de toute vie, le plus dur n’est sans doute pas de vivre, mais de naitre. A peine après avoir respiré pour la première fois, le voilà partit en périple en Égypte. Décidément pour Dieu, le Seigneur de la Vie, le plus dur n’est sans doute pas de vivre, mais de naitre. De naître en nous, en nos cœurs.
Et il se peut aussi que le grand problème de notre vie ne soit pas d’abord de vivre, mais de naître !