Homélie de P. Désiré
« Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux » (Zach 9, 9b).
Ce dimanche, frères et sœurs, le ton de la première lecture est triomphant. Ceci suggère que la prédication de Zacharie a été faite en temps de crise ou probablement de guerre. Le peuple est fatigué, meurtri par la durée de la guerre et les atrocités de celle-ci ; comment ne pas imaginer la misère de certains qui sont en exil notamment à Babylone. Dans ce contexte, le prophète Zacharie prononce un oracle de consolation pour redonner espoir à son peuple et l’invite à se réjouir avec lui : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi » (Zach 9, 9a).
Seulement, au lieu d’accompagner son peuple dans ses rêves de grandeur et de conquête, ce roi qui vient, se consacrera exclusivement au service de son peuple : « il fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre ». (Zach 9, 10). C’est-à-dire qu’il fera taire définitivement les armes pour que le peuple vive en paix.
Frères et sœurs, en ce temps de turbulences et violences urbaines dans nos cités mais aussi de guerre qui continue en Ukraine, de reprise de violence en Palestine sans oublier les autres points chauds de la planète, nous avons besoin d’écouter un message de consolation. En ces moments, où nous avons l’impression du vide spirituel, laissons-nous convaincre que le doux Jeune homme de Jérusalem est ce Roi-Messie dont parle Zacharie et que le prophète Isaïe dans ses fameux « chants du serviteur » présente comme un « serviteur souffrant ».
Jésus est ce roi annoncé qui devait venir ; Il est venu et il a habité au milieu des siens. Doux, humble et fidèle, Jésus a accompli l’œuvre de Dieu au milieu des hommes et n’a point hésité à affronter la persécution comme l’a fait le serviteur souffrant d’Isaïe (Is 50,6 ; 53,7) ; Jésus a souffert régulièrement le fardeau de la controverse avec les pharisiens, scribes, sadducéens et les chefs religieux. Il a porté le fardeau de l’incompréhension voire du rejet par les siens qui l’ont même soupçonné d’avoir perdu la tête (MC 3, 20-21). Dans sa chair, il portera le joug de la passion et de la croix, mais c’est dans sa souffrance même que l’humanité trouvera le chemin de la paix et de la réconciliation avec Dieu ; c’est ce que nous révèle sa mort et sa résurrection. En cela, Jésus est le véritable roi humble, qui ne portera pas de titre de roi, mais de Messie ; une seule chose comptera à ses yeux : instaurer la paix et l’amour entre les hommes et pour toute l’humanité. En d’autres termes, faire la volonté de Dieu.
Homélie du P. Désiré
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi… » (Mt 10, 37). A écouter ce discours de Jésus, comme ses disciples quand il leur disait de manger sa chair et de boire son sang, nous aussi comme ses disciples, disais-je, nous avons envie de dire : « cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » (Jn 6, 60). Jésus, saurait-il s’opposer à nos amours légitimes, sains et humanisants ? Ne devrait-il pas les soutenir, les bénir ?
Frères et sœurs, si ces paroles de Jésus sont dans nos oreilles comme un paradoxe et nous laissent K.O. C’est peut-être parce que nous avons oublié que Jésus au milieu des hommes est en mission. « En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10). Pour accomplir une telle mission, il faut parfois s’adapter aux réalités du terrain. Jésus, on l’a très souvent entendu s’appuyer sur le vocabulaire agraire ou parler des pasteurs. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il emploie des paradoxes. Le sens du paradoxe n’est pas littéral, le paradoxe cherche à provoquer, à inquiéter. Il n’est pas à expliquer mais à méditer. Si Jésus parle de manière paradoxale, c’est justement pour que ses auditeurs ne le comprennent pas superficiellement mais médite sa parole.
Prière Universelle
Jésus est venu nous apprendre le chemin du Royaume.
En Lui, prions Dieu son Père et notre Père en toute confiance !
Aimer d'un cœur sans partage, !
Confions au Seigneur le labeur de notre pape François
et de tous nos frères chrétiens,
pour annoncer l’Évangile et son exigence.
R/I 27a « Sois béni ô notre Père, prends pitié de nous ! »