Homélie
Durant deux semaines, nous sommes restés plongés dans la lecture continue du livre de l’Apocalypse ; de cette lecture nous avons pu retenir que Dieu envisage pour tous un monde de justice, de vérité et de liberté; seulement, nous devons être patient et persévérer, je dirais, dans la prière et des actions charitables quotidiennes afin que le jour du jugement dernier nous soyons admis parmi ceux qui ont « lavé leurs vêtement dans le sang de l’agneau » (Ap 7, 14) à savoir les élus pour le Royaume de Dieu. Et, hier nous terminions le temps ordinaire avec une invitation particulière que St. Luc met dans la bouche de Jésus : « restez éveillés et priez en tout temps » (Lc 21, 36). Quelle belle manière de nous introduire dans ce temps intense de préparation à la Venue de l’Emmanuel.
Frères et sœurs, en ce premier dimanche du temps de l’Avent, la Parole de Dieu nous invite à ne pas nous endormir sous peine de passer à côté de quelque chose d’essentiel. Les textes soumis à notre méditation aujourd’hui sont très suggestifs.
Homélie du P. Désiré
Il y a un terme qui revient très souvent dans nos lèvres : « l’année liturgique ». Mais qu’est-ce que c’est ? L’année liturgique, c’est un cheminement qui propose au chrétien de revivre l’histoire sainte en quatre temps qui reprennent les grands moments de la vie du Christ. Ces quatre temps sont : L’Avent qui précède les célébrations de Noël et présente la naissance, l’épiphanie et le baptême de Jésus. Le Carême qui annonce Pâques et où nous vivons la passion, la mort et la résurrection du Christ. Le Temps Pascal, constitué de l’Ascension et de la Pentecôte. Enfin, le Temps Ordinaire jalonné d’un certain nombre de solennités comme la Sainte Trinité, le Saint Sacrement, la Transfiguration, la Naissance de Jean Baptiste, Saint Pierre et Paul, l’Assomption, la Toussaint, etc… Avec la Solennité du Christ Roi que nous célébrons aujourd’hui, s’achève ce long temps ordinaire et c’est aussi la clôture de l’année liturgique.
Frères et sœurs, les lectures de ces derniers dimanches et particulièrement de cette dernière semaine nous ont mis dans la perspective de la fin des temps. C’est-à-dire un moment d’expectative de ce qui va advenir quand le Christ aura accompli le projet de Dieu sur terre. La célébration du Christ Roi qui intervient donc en cette fin de l’année liturgique vient à propos pour marquer non pas la fin du monde, mais plutôt la continuité dans le temps. Car, déjà elle nous introduit dans le temps de l’Avent, ce moment où nous attendons l’avenue de l’Emmanuel : Celui qui doit venir. Jésus est celui-là qui doit venir, il vient, il viendra et il est déjà-là pour accomplir la mission du Père ; à savoir : annoncer le Royaume de Dieu et chercher à le réaliser au milieu de nous (Mc 1, 14-15).
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Homélie du P. Etienne
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre » : Jésus annonce ici la ruine du temple de Jérusalem, événement historique survenu en l’an 70 de notre ère, puis il élargit la perspective en évoquant les catastrophes qui préluderont à la fin des temps et recommande de ne pas se laisser égarer, alors, par de faux messies et de faux prophètes : « Ne marchez pas derrière eux ! ». Ces annonces de guerres, de soulèvements, de séismes et d’épidémies, tout comme les épreuves présentes du monde et de l’Église, peuvent ébranler notre foi ; saint Paul écrit même qu'on peut « faire naufrage dans la foi » (1 Tm 1,19). C’est pourquoi Jésus nous avertit : « Ne vous effrayez pas… Ne vous laissez pas égarer… Persévérez jusqu’à la fin et vous obtiendrez la vie ». Il ne veut pas nous faire peur, mais nous éclairer et nous fortifier.
Ne voyons pas non plus dans ces catastrophes le signe que le Christ a échoué dans son œuvre de salut ! Jésus a réellement vaincu le Mal, mais Satan mène encore un combat d’arrière-garde pour défier Dieu et détruire l’homme ; c’est pourquoi notre monde continue d’être le théâtre d’un gigantesque affrontement entre la lumière et les ténèbres. Cependant le pouvoir que Satan peut encore exercer sur le monde est radicalement second par rapport à celui du Christ qui a neutralisé les forces de perdition sur leur propre terrain, en faisant de sa mort l’offrande de lui-même à son Père et l’acte de la rédemption du monde, en vainquant la haine insensée par l’amour achevé. L’Église traverse avec son Seigneur les mêmes épreuves que lui – « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom » – et vit avec lui sa pâque avant d’entrer dans la gloire du Royaume ; celui-ci adviendra non par son triomphe historique, non par le succès des chrétiens, mais par la victoire de Dieu qui fera descendre du ciel la Jérusalem d’en haut.