Homélie du P. Michel
Il y a comme deux parties dans ce ch.6. chacune commence par l’affirmation : « Je suis le pain de vie ». Mais dans la première « croire en », « aller vers » sont donnés comme synonymes de manger le pain et boire le sang.
La première répondait surtout à la question « d’où vient –il ? », la seconde dit plutôt où il va.. La réponse à la première question avait soulevé l’étonnement et même l’indignation, mais la réponse à la seconde va les révolter. En effet, il s’agit là d’une sorte de prophétie pascale. Les hommes vont tenter de s’emparer du corps et du sang du Christ, corps et sang de Dieu, tentative qui va être déjouée, car Jésus donne ce qu’on veut lui prendre. Qui accueillera ce don en sera transformé. Cette chair et ce sang deviendront pour lui nourriture et breuvage pour une vie au delà de la mort. Nous sommes nourris par la Passion du Christ
Mais que peuvent bien signifier « manger » et « boire » sur lesquels Jésus semble insister lourdement ? Si nous reconnaissons qu’il vient de Dieu, nous devons le croire.
Prière universelle
Jésus est le Pain de la Vie.
Dans la confiance, prions le pour tous les hommes.
Pour l’Église, qu'elle n'ait d'autre faim que celle de la parole et du pain de Vie
et d'autre désir que de les partager à tous,
ensemble prions le Christ Jésus.
I70 Fils du Dieu Vivant, exauce-nous !
Pour ceux qui portent des responsabilités politiques et économiques en ce temps bouleversé,
qu'ils aient faim de paix et de justice pour tous,
ensemble prions le Christ Jésus.
Pour ceux qui ont faim de pain, ceux qui ont faim de sens pour leur vie,
qu'ils rencontrent des frères ouverts à leur attente,
ensemble prions le Christ Jésus
Pour notre communauté qui entre en retraite ce soir avec le Père Laurent,
que grandisse notre attachement au Christ et notre Charité envers tous,
ensemble prions le Christ Jésus
Pour nous tous rassemblés ce matin autour de l'autel
que notre foi soit fortifiée et notre vie renouvelée par cette célébration de l'eucharistie
Ensemble prions le Christ Jésus.
Seigneur Jésus, Vrai Pain venu du ciel,
écoute nos demandes et exauce-les
Toi qui règnes aux siècles des siècles. Amen
Dans notre société, où le rapport au corps peut être bien compliqué, nous avons souvent du mal à savoir quelle relation entretenir avec lui. Parfois nous ne voyons que sa fonction utilitaire, parfois que sa dimension esthétique. Tour à tour exigeants et négligents, nous ne sommes satisfaits que s’il répond à nos critères et n’écoutons souvent pas ses véritables besoins.
Nous pouvons profiter de la fête de l’Assomption pour demander à Marie de nous montrer la véritable vocation de notre corps. En effet, qui mieux que celle qui accueillit Dieu en son sein, qui porta le Christ en elle pendant neuf mois, peut nous enseigner combien notre corps est un Temple ? “Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ?” nous interpelle saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens. Saint Jean-Paul II - qui développa la théologie du corps - ajoute « En regardant [Marie], le chrétien apprend à découvrir la valeur de son propre corps » (adresse du 9 juillet 1997).
Le 15 août, la fête de l’Assomption pour les catholiques, fête de la dormition pour les orthodoxes, célèbre la montée en gloire de Marie. Cette fête nous rappelle que nous sommes appelés à être rachetés en Jésus Christ, corps et âme. Marie - à travers son corps glorifié - nous fait vivre cette espérance de la Résurrection des morts, résurrection de la chair, que nous évoquons dans le Credo.
Toute sa vie et par sa montée au Ciel, Marie nous montre que le corps humain est beau, est bon, est sain(t). Qu’il n’est ni un simple outil, ni un rempart contre une élévation spirituelle, ni une image à modeler mais l’incarnation de notre être, de la merveille que Dieu a désiré en créant chacun de nous.
“C'est toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse.” (psaume 139, 13 - 14)
Confions nos corps à Marie, en cette fête de l’Assomption :