Entendre l’évangile, l’écouter, ce n’est pas écouter n’importe quelle lecture, mais c’est accueillir une parole de révélation, que nous ignorons ou que nous connaissons mal, parole mystérieuse qui s’offre à nous conduire vers plus de lumière.
« Commencement » c’est le premier mot de l’évangile de Marc, tout comme celui de toute la bible. « Une voix crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur ! »
Tendre l’oreille, faire un pas,
non pas seul,
mais en compagnie de tous ceux que l’on présente à Jésus, sourds, aveugles, muets, possédés
car Jésus a voulu avoir en eux comme en nous des témoins irrécusables,
tout comme l’aveugle-né qui déclarait : « j’étais aveugle, et j’y vois ! »
Si chaque dimanche, l’Église nous lit l’Écriture, ce n’est pas simplement pour nous rafraîchir la mémoire, nous livrer un récit plus ou moins nouveau, c’est d’abord pour nous inviter à faire l’expérience de la rencontre de ce Jésus qui vient à nous .
Tous les textes de ce dimanche disent comment Dieu travaille à libérer l’homme de lui-même, y compris en nous donnant une loi. L’absence de loi, tout comme son oubli, conduisent inévitablement au conflit. Même la société animale a ses lois
Mais il y a l’excès inverse, celui du légalisme, de l’excès des lois, du scrupule : le problème de ceux qui passent leur temps à s’occuper des autres.
L’évangile nous montre Jésus en conflit avec un groupe de pharisiens qui reprochent à ses disciples de se mettre à table sans se laver les mains, ce qui n’est certes pas un mal, surtout si l’on mange avec les mains au même plat. Mais ils oublient que le plus grave n’est pas de ne pas respecter les coutumes des anciens, mais de méconnaître ce qui rend l’homme impur :
« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ».
Le plus important n’est pas de se laver les mains, mais le cœur. Ils cherchent surtout à être bien vu des hommes, mais ils ne se privent pas de penser et de dire tout le mal qu’ils peuvent leur faire, médisances, calomnies de toutes sortes. En réalité, ils s’en prennent à Jésus dont la liberté par rapport à la Loi les scandalise.
A Capharnaüm Jésus, Verbe fait chair, révèle à ceux qui l’ont suivi que leur vérité est de se livrer aux autres pour, comme lui, être leur nourriture. Un réflexe de défense les pousse à refuser ses paroles en les enfermant dans leur sens matériel. au lieu de les reconnaître comme « esprit et vie », ce qui va trop loin pour qu’ils l’acceptent. Ainsi à toutes les époques, les hommes ont préféré hausser les épaules plutôt que d’accepter le message qui nous dit que l’on ne sauve que ce que l’on donne, y compris notre propre vie.
On ne sauve que ce que l'on donne, y compris notre propre vie.
Bien entendu on peut recourir à une ruse plus ou moins consciente. Plutôt que de faire nôtres les attitudes du Christ tour au long de sa vie, y compris au point culminant de la Croix, on peut se contenter du rite eucharistique : on va à la messe, on communie et tout est dit, mais pas grand chose n’est fait, car il faut aller plus loin que ce comportement religieux pour parvenir à la foi dont il est l’expression. Les rites ne sont là que pour nous introduire à la conformité avec ce que le Christ a été. Plus qu’une imitation, il s’agit d’une communion au sens premier du mot, ne faire qu’un avec Lui comme avec tous les hommes.
Le chemin pour y parvenir, c’est la foi.