Il y a bien des figures du baptême dans la Bible.
Il y a d’abord la première page où nous voyons l’abîme primordial, masse d’eau sans rivage, figurer le néant. Nous pouvons pressentir que notre baptême comportera un aspect de création : avec lui surgira une réalité qui n’était pas encore là.
Avec le déluge nous apprenons que le péché, c’est à dire le refus de se construire à l’image de Dieu, provoque le retour au néant initial. De fait nous ne pouvons être autres qu’images de Dieu…Cependant, ce néant est en quelque sorte traversé et une humanité nouvelle surgit à la sortie des eaux. Voici maintenant la traversée de la mer rouge et du Jourdain : passage de l’esclavage à la liberté, création d’un peuple nouveau sur une terre nouvelle. « L’ancien a disparu, un être nouveau est là » dit St Paul. Nous sommes alors dans le thème omniprésent dans le nouveau testament de la création nouvelle dans le Christ.
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Saint Paul vient de découvrir un mystère, caché jusque-là dit-il.
En réalité l’entrée des païens dans l’héritage d’Israël n’aurait pas du être une nouveauté pour lui. Cela avait été déjà annoncé par les prophètes et par certains psaumes. Seulement cette perspective demeurait une sorte de mythe, abstrait, comme l’avènement d’un grand soir. Pour Paul cela se produit maintenant, dans l’événement de la naissance de Jésus Christ.
Matthieu, avec l’épisode des Mages, raconte au fond la même chose, mais il montre comment cela se réalise dans la naissance de Jésus, à la fois naissance et révélation au monde. Bien sûr la réconciliation du juif et du païen, ces frères ennemis, est en route dès le commencement, mais elle apparaît maintenant en pleine lumière. Elle est « manifestée », selon le sens du mot épiphanie.
Il nous reste à la faire vivre par les décisions de notre volonté.
Elle nous est offerte, à nous de la prendre.
La parfaite réconciliation des hommes est pour la fin des temps. L’histoire est faite de nos conflits et de nos efforts pour les surmonter.
La bonne nouvelle, c’est de savoir que nous pouvons en venir à bout.
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Il est bon de lire cet évangile aujourd’hui. Ne sommes nous pas invités, un 1er de l’an, à considérer la nouveauté ? L’espérance qui avait soutenu le peuple si longtemps est accomplie : « un sauveur a été enfanté », une façon voilée de suggérer le nom de cet enfant : « Dieu sauve » et, plus discrètement encore son origine divine : « il a été enfanté ». Les bergers ne pouvaient pas comprendre, mais nous sommes nous, dans l’Église, à même de nous souvenir.
Il est le Christ, le roi du peuple élu. C’est la première fois que ce nom apparait et il vient d’en haut, des lèvres de l’ange, il est donc attesté par Dieu lui-même. Quel est le signe de sa royauté ? Une mangeoire : Voilà qui est encore plus étonnant ! Non seulement Dieu permet que cet enfant naisse dans la pauvreté, mais il fait de celle-ci le signe de sa souveraineté.
C’est un renversement complet de perspectives :
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