Trois mots par lesquels Jésus dit qui il est. Trois mots qui peuvent également s’appliquer à Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père ..Je suis dans le Père et le Père est en moi »
Des mots qui disent la proximité, mais auxquels il ajoute la distance. Il doit partir pour rejoindre le Père. Les disciples ont du mal à comprendre, tout comme nous. Jésus va disparaître à leurs yeux pour leur préparer une place « Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous »
Il y a à la fois distance et intériorité réciproques.
Plusieurs images nous viennent. Nous pouvons penser à celle de l’église que nous venons de fermer, à la porte étroite de Mt 7, celle qui conduit à la vie, passage obligé par les portes de la mort. En bon berger, Jésus a franchi ces portes de l’enclos qui nous retenait pour partager notre vie, nos servitudes. Puis il est sorti le premier pour nous conduire vers les verts pâturages de la liberté.
Il n’y a pas d’autre porte que celle de Pâques, de la mort et de la résurrection du Christ. Ceux qui veulent faire le mur ne sont que des voleurs qui cherchent à prendre notre vie en nous enrôlant vers d’autres enclos.
Une fois sortis, nous sommes invités à ne pas oublier l’enclos et à y rentrer, non par peur, mais pour nous y comporter à la façon de Jésus, en travaillant à la libération de nos frères. La libération des captifs nous y pensons souvent à propos des otages, mais il faut aussi y travailler autour de nous en commençant par nous-même.
En ces dimanches du temps pascal, nous revivons ce que les premiers disciples ont vécu au lendemain de la résurrection, l’événement qui bouleversait leur vie.
Les trois lectures que nous venons d’entendre nous en parlent.
La première, le discours de Pierre, reprend ce que Jésus dit aux disciples d’Emmaüs, quand après les avoir rejoint et écouté il les invite à relire ce qu’ils savaient peut-être par cœur, mais qu’ils n’avaient jamais compris, comment ces paroles d’Isaïe et des psaumes parlaient de ce qui venait de se passer.
Il est un point d’une grande importance que Pierre met en évidence. Nous entendons souvent dire que Dieu veut que le Christ meure sur la Croix pour payer nos dettes envers lui et subir le châtiment que nous méritons. Or ce n’est pas ce que dit Pierre : « Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens ». Attention aux mots. Certes Dieu a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils, mais la question est : qu’avons-nous fait de lui ? Nous l’avons crucifié, éliminé de nos vies, de nos villes, de nos décisions importantes, nous ne pensons à lui que lors de grandes catastrophes ou pour meubler nos fêtes de famille. C’est ce drame que Jésus vient révéler au cœur de notre histoire.