Le Christ est réellement présent en toute chose. Tout ce qui existe est créé en lui et par lui. Disons le tout de suite, l’Eucharistie n’est pas faite pour nous procurer la présence matérielle du Christ. Sa présence réelle se produit dès que nous sommes deux ou trois rassemblés en son nom, quand nous laissons la foi et la charité nous unir (Mt 18/20) Le signe sensible de sa présence est le rassemblement du peuple croyant pour faire mémoire de la Pâque du Christ. Son déroulement a pour centre la répétition du don que le Christ fait de lui-même. Beaucoup plus qu’un rite c’est l’ensemble de ce qu’il accomplit sur la croix.
Refaire cela en mémoire du Christ
n’est donc pas se contenter de répéter un rite,
c’est accepter le don de notre vie pour nos frères au jour le jour.
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Avouons-le, le dogme de la Trinité est peut-être, dans la foi chrétienne, celui qui est le plus difficile à admettre. Aussi bien juifs que musulmans, avec lesquels nous partageons la foi en un Dieu unique, ne comprennent pas pourquoi les chrétiens ont imaginé une chose pareille. Hérétiques pour les juifs, associateurs pour les musulmans, ils refusent de nous reconnaître comme eux fils d’Abraham.
En ceci il ne s’agit pas de théorie, mais d’expérience, celle des disciples de Jésus qui, avec lui, ont appris à nommer Dieu le Père, tout en le découvrant lui, Jésus, comme l’Envoyé du Père, image parfaite du Père, en même temps qu’il leur promettait la venue d’un Autre lui-même, présent dès l’origine, mais capable de défendre sa mémoire et d’assurer à tout jamais, sous une autre forme, sa visibilité.
C’est bien de la vie avec Jésus que naît la conviction que Dieu est l’unité des trois.
Quand nous ouvrons le journal, nous pouvons déplorer bien des discours, des attitudes, des projets qui n’honorent pas l’homme, mais ne doit-on pas reconnaître aussi ce qui provoque l’homme à être plus homme, à élargir ses horizons ? C’est comme si un peuple tout entier était à s’occuper des affaires de l’État, à regarder plus loin que le bout de son champ, à être participant de la vie des autres, du bien de la société.
Regardez de plus près, me diront certains, ce qui motive chacun, c’est son ambition, la défense de ses petits intérêts individuels. Peut-être ! Mais n’y a-t-il pas en l’homme ce petit coin de lui qui se laisse toucher par la misère du malade, du chômeur, de l’exclu. Ce lieu qui ne supporte pas l’injustice et se montre capable d’être mobilisé par de grandes causes et plus encore par des témoins de la vérité, de la liberté, qui osent et se risquent.
A la Pentecôte, ceux qui sont à Jérusalem viennent de tous les coins du monde connu. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que nous. Quand ils entendent Pierre et les autres chanter les merveilles de Dieu et proclamer la Bonne Nouvelle :
ils sont rejoints dans ce coin d’eux-mêmes qui aspire à autre chose,
qui attend qu’enfin advienne un monde nouveau.
Et le miracle se produit.
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