UN SEUL ESPRIT, UN SEUL CORPS Jean 14/23-29
Comme dimanche dernier, nous sommes dans la salle du Cénacle, à quelques heures de l’arrestation de Jésus. Un au revoir, ou plutôt un à Dieu. Désormais, comme les apôtres nous ne rencontrons plus Jésus que dans sa présence divine, son habitation en nous par son Esprit. Elle est permanente, nous pouvons sans cesse le rejoindre, l’écouter, car il nous parle, non pas matériellement, mais dans ce dialogue intime qui constitue notre vie spirituelle.
Elle peut se pervertir quand elle n’est pas aussi ouverture aux autres, car l’Esprit est Esprit d’amour, et son habitation en nous est liée au fait de l’aimer..
« Si quelqu’un m’aime il observera ma parole et, mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure »
Jn 14/23
Pas toujours facile, car il doit se frayer un chemin dans le brouhaha de paroles étrangères et souvent mensongères.
L’Esprit est là qui nous redit et nous fait comprendre ce que Jésus nous a dit.
Autrefois on a souvent opposé la loi ancienne, celle de l’Ancien Testament dite loi de crainte à la loi d’amour celle de l’évangile. C’était faux, et même dangereux, capable de favoriser l’antisémitisme. Combien de fois les psaumes nous parlent de l’amour de Dieu, aussi bien de l’amour de Dieu pour l’homme que celui de l’homme pour Dieu ! Comment parler d’Osée, de Jérémie, d’Élie sans parler de leur amour de Dieu ? Mais il est vrai que dans l’Écriture ces passages au sujet de l’amour sont mêlés à d’autres plus sévères inspirant la crainte au sens le plus étroit en oubliant la grandeur, la toute puissance de Dieu Créateur.
Quand Jésus parle d’un commandement nouveau il n’évoque pas un commandement supplémentaire s’ajoutant aux dix qui constituent la Loi donnée à Moïse sur le Sinaï.
Le début du chapitre commence par une déclaration : « Je suis la porte des brebis » Plusieurs images suivent : la voix, la main. Nous pouvons penser à la porte étroite de Mt 7, celle qui conduit à la vie, passage obligé par les portes de la mort. En bon berger, Jésus a franchi ces portes de l’enclos qui nous retenait pour partager notre vie, nos servitudes. Puis il est sorti le premier pour nous conduire vers les verts pâturages de la liberté.
Il n’y a pas d’autre porte que celle de Pâques, de la mort et de la résurrection du Christ . Ceux qui veulent faire le mur ne sont que des voleurs qui cherchent à prendre notre vie en nous enrôlant vers d’autres enclos.
Une fois sortis, nous sommes invités à ne pas oublier l’enclos et à y rentrer, non par peur, mais pour nous y comporter à la façon de Jésus, en travaillant à la libération de nos frères. La libération des captifs nous y pensons souvent à propos des otages, mais il faut aussi y travailler autour de nous en commençant par nous-mêmes.