Trois mots par lesquels Jésus se définit, dit qui il est.
Trois mots qui peuvent également s’appliquer à Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père. Je suis dans le Père et le Père est en moi »
Des mots qui disent la proximité, mais auxquels il ajoute la distance. Il doit partir pour rejoindre le Père.Les disciples ont du mal à comprendre, tout comme nous. Jésus va disparaître à leurs yeux pour leur préparer une place
« Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous »
Il y a à la fois distance et intériorité réciproques. Dieu est là, il fait en nous sa demeure, mais nous avons à ratifier sa présence par un accord, un amen, un mouvement, par l’engagement de notre liberté.
Nous n’apprécions pas beaucoup d’être comparés à un troupeau. Ce côté grégaire semble nous confondre dans l’anonymat avec les moutons de Panurge en fond de tableau. Or Jésus inverse cette image : le bon berger connaît chacune de ses brebis et l’appelle par son nom. Il la connaît comme lui-même connaît le Père. Elle n’est pas pour lui un objet standard, interchangeable, mais une personnalité singulière. Et c’est pour cela qu’il n’abandonne pas la brebis blessée, malade ou perdue, qu’il s’agisse de détresse physique, mentale ou morale.
Chacun est unique pour le Dieu Un et personne ne doit être perdu.
C’est une relation personnelle que Dieu établit avec nous en Jésus Christ, relation inconcevable si elle n’est pas libre.
Tout au long de l’Écriture, nous voyons Dieu solliciter la liberté de l’homme
En ces dimanches du temps pascal, nous revivons ce que les premiers disciples ont vécu au lendemain de la résurrection, l’événement qui bouleversait leur vie.
Les trois lectures que nous venons d’entendre nous en parlent.
La première, le discours de Pierre, reprend ce que Jésus dit aux disciples d’Emmaüs, quand après les avoir rejoints et écoutés, il les invite à relire ce qu’ils savaient peut-être par cœur, mais qu’ils n’avaient jamais compris, comment ces paroles d’Isaïe et des psaumes parlaient de ce qui venait de se passer.
Il est un point d’une grande importance que Pierre met en évidence. Nous entendons souvent dire que Dieu veut que le Christ meure sur la Croix pour payer nos dettes envers lui et subir le châtiment que nous méritons. Or ce n’est pas ce que dit Pierre : « Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens ». Attention aux mots.