Nous sommes tous invités à des noces. Ces jeunes filles nous représentent tous. Les lampes allumées disent notre vigilance, l’intensité de notre foi, le sens profond que nous donnons à notre vie.
C’est justement ce qui est mis à l’épreuve par la durée de l’attente et par la nuit. Dans notre monde marqué par tant de catastrophes, d’incertitudes, de crises diverses, il est facile de se décourager, d’oublier de mettre dans la lampe l’huile nécessaire pour entretenir la flamme. Il en faut une bonne réserve pour ne pas perdre cœur et ne pas se laisser entraîner par ce qui fait recette, du côté du pouvoir ou de l’argent, en vivant dans ce que l’instant peut procurer de plaisir immédiat. L’évangile nous dit que nous allons vers des noces, mais ce n’est pas la joie des noces que l’avenir nous promet.
Non seulement l’époux tarde à venir, mais il fait nuit. On ne le voit pas, on entend seulement un cri dans la nuit qui nous annonce son arrivée.
Ce cri, c’est celui des prophètes, des apôtres qui nous disent au long des siècles, que Dieu existe, qu’il s’approche.
Les pharisiens et les publicains étaient les deux grandes figures du pouvoir au temps de Jésus, le pouvoir religieux, qui se trouvait lié à la « chaire de Moïse » qu’ils occupaient, et le pouvoir de l’occupant romain. Jésus, du fait qu’il n’appartenait à aucun parti, qu’il n’était ni prêtre ni fonctionnaire, n’avait aucun pouvoir sinon celui de sa parole et de ses miracles ce qui les gênait beaucoup. D’abord divisés à son sujet, ils avaient fini par faire un front commun contre lui.
En rappelant les controverses qu’ils eurent avec Jésus, saint Matthieu voulait aussi parler de ce qui se passait dans la première communauté chrétienne. Elle connaissait comme tout groupe humain, quelle que soit sa dimension, familiale, religieuse ou nationale, les mêmes ferments de désagrégation que celle du temps de Jésus. Le principal tient à l’exercice du pouvoir que nous avons tous, soit de construire, soit de démolir. Ceux dont le pouvoir est très réduit ne sont pas les moins pénibles. Les petits chefs sont souvent les plus redoutables.
Le premier but de cet évangile est donc une mise en garde quant à notre façon d’exercer le pouvoir.
Le pouvoir absolu, nous le savons, rend fou. Nous en avons hélas périodiquement de tristes exemples dans l’histoire
Mais Jésus n’est pas venu seulement pour dénoncer l’hypocrisie des pharisiens, leur double langage, ni pour énoncer des mises en garde de portée générale, il vient pour nous dire comment vivre. Il le fait en vivant avec nous, en nous révélant le vrai visage du Père, en nous montrant comment Il agit aujourd’hui parmi nous, et comment nous devons agir, nous qui avons été créés à son image et ressemblance.
Prière universelle
En communion avec la foule immense des saints
qui ont laissé le Christ transfigurer leur vie,
prions Dieu notre Père pour ceux qui sont en chemin,
tous appelés au bonheur.
R/ : Dieu d’amour, écoute-nous ! (I 12)
Pour les baptisés, pour les priants de toutes les religions,
pour ceux qui cherchent Dieu dans la simplicité de leur vie quotidienne,
prions notre Père, Dieu de toute grâce.