Homélie
Avant l’entrée dans le récit de la Passion, c’est la fin de l’évangile de Matthieu qui justifie,
comme par une sorte de point d’orgue cette sorte de mise en scène assez théâtrale de la fin du
monde , son jugement, moins au sens d’une condamnation, même si elle vient à la fin, que de
la mise en valeur de ce qui a du prix, ce qui est beau, vrai et bon.
Et c’est alors le moment de la surprise chez ceux qui sont appelés à la droite !
Tout comme les disciples d’Emmaüs, dont Luc nous dit que leurs yeux étaient empêchés de
reconnaître celui qui faisait route avec eux, n’en est-il pas de même pour nous lorsque nous
est posée la même question : « Qui était celui ou celle qui faisait route avec nous ? Que
savons-nous de sa vie, dans sa continuité, des grâces reçues, des richesses cachées des erreurs
ou des fautes, de l’infinie tendresse de Dieu ? »
« Ce que tu as fait au plus petit d’entre les miens… » A l’étonnement de tous c’est ce qui te
sauve, ce qui a du prix à mes yeux.
En ce temps de Pâques, nous revivons ce qui s’est passé entre Jésus et les apôtres, comment
peut à peu se manifeste la vérité de Dieu avec finalement la même question posée à Pierre au
bord du lac : « M’aimes-tu ? » A chacun de nous de répondre, trois fois peut-être,
humblement comme lui, associés à sa mission de miséricorde et de paix :
« oui, Seigneur, tu sais que je t’aime »
Faire-part
« A présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes »
(1er St Pierre Lecture 4è dimanche de Pâques)
Ce samedi 6 mai 2017
le Bon Pasteur
est venu, de nuit, chercher
Soeur Joseph,
Lucienne Antoni
Née le 11 juillet 1930 à Paris, Sœur Joseph est entrée dans la compagnie des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul en 1962 et elle y a prononcé son premier engagement le 25 mars 1968.
Corsetière de son métier, elle fit alors des études d’infirmière et fut très appréciée dans divers services de l’Hôpital Saint Joseph à Paris où son humour, sa bonté, son énergie et son professionnalisme étaient réputés tant auprès des médecins que des patients.
Après avoir dirigé un temps la maison de convalescence de Saint Brice, elle s’est sentie appelée à une vie de prière plus intense et s’en est ouverte à ses supérieures.
Arrivée à Jouarre en mars 1982, elle s’est engagée, avec leur accord, sur le chemin de la vie monastique en faisant profession solennelle le 1er mai 1985.
Au monastère, elle fut une sœur d’une grande générosité et d’un dévouement inlassable dans les tâches confiées. Sa prière secrète, incessante, toute mariale, en était la source cachée. Nommée infirmière de la communauté, elle savait nous éviter de prendre au tragique une broutille tout en repérant d’un coup d’œil infaillible ce qui pouvait présenter un réel danger pour la santé de l’une ou l’autre, et alors son action était immédiate !
Il fallait bien la connaître pour découvrir, sous sa bonhomie apparemment toute simple, le fond énorme d’inquiétude et d’insécurité qui de plus en plus la tenaillait et peu à peu l’a éloignée de la vie communautaire. Elle a écrit dans une lettre à son abbesse : « le découragement, c’est le 6ème degré de l’humilité de la Règle de saint Benoit mal vécu ! Il m’est vraiment dur de m’accepter ainsi et de vivre avec toutes mes limites… »
Atteinte de désorientation progressive il y a quelques années, vint le moment où une prise en charge médicalisée en EHPAD s’est imposée. Elle a rendu son dernier souffle, remarquablement accompagnée et soignée à l’hôpital de Billom (Puy de Dôme), ayant pu recevoir le sacrement des malades le 19 mars, jour de la saint Joseph, sa fête, en présence d’une sœur de notre communauté, et une dernière fois l’eucharistie le 1er mai, jour anniversaire de sa profession monastique.
Priez pour elle avec nous !
Eucharistie des obsèques à l’Abbaye le jeudi 11 mai à 11h30
Mère abbesse et la communauté
Abbaye Notre Dame de Jouarre 77640
Trois mots par lesquels Jésus se définit, dit qui il est.
Trois mots qui peuvent également s’appliquer à Dieu : « Qui m’a vu a vu le Père. Je suis dans le Père et le Père est en moi »
Des mots qui disent la proximité, mais auxquels il ajoute la distance. Il doit partir pour rejoindre le Père.Les disciples ont du mal à comprendre, tout comme nous. Jésus va disparaître à leurs yeux pour leur préparer une place
« Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous »
Il y a à la fois distance et intériorité réciproques. Dieu est là, il fait en nous sa demeure, mais nous avons à ratifier sa présence par un accord, un amen, un mouvement, par l’engagement de notre liberté.
3 mots et 6 photos vous attendent pour vous faire découvrir un peu de ce que fut ce mois d'avril 2017 en communauté !