Avec ces paroles, nous voici à la source de cette fête qui, comme la plupart de nos fêtes, a une longue histoire. Les premiers siècles ne l’ont pas connue, mais en tout temps, nous avons été invités à reprendre conscience de ce qui se passe lorsque nous célébrons l’Eucharistie. Il s’agit d’un sacrement, un acte du Christ qui, dans l’Église, par des paroles et des gestes nous rend présents à ce qu’il a accompli lors de son passage de ce monde à son Père.
Que fait-il ?
Il nous fait exister
et prend en charge nos désirs comme nos fautes,
pour nous faire accéder à sa propre vie.
« Celui qui vivra par moi… », dit-il à plusieurs reprises. Vivre par quelqu’un, c’est avoir ses pensées, son cœur, être pris par lui, passionné, se sentir attiré, avoir un but dans la vie. Comme le ressort est ce qui fait mouvoir une montre, la passion est ce qui nous fait vivre. Ceux qui vivaient avec Jésus, qui le voyaient l’écoutaient, savaient qu’il était passionné. Il le disait : « Il faut que le monde le sache : j’aime le Père.. »
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TRINITÉ
“A quoi vous servent de hautes discussions sur la Trinité si vous venez à manquer d’humilité et à déplaire ainsi à la Trinité”
Imitation 1.1
Avouons-le, le dogme de la Trinité est peut-être, dans la foi chrétienne, celui qui est le plus difficile à admettre. Aussi bien juifs que musulmans, avec lesquels nous partageons la foi en un Dieu unique, ne comprennent pas pourquoi les chrétiens ont imaginé une chose pareille. Hérétiques pour les juifs, associateurs pour les musulmans, beaucoup refusent de nous reconnaître comme eux fils d’Abraham.
En ceci il ne s’agit pas de théorie, mais d’expérience, celle des disciples de Jésus qui, avec lui, ont appris à nommer Dieu le Père,(Ps 89/27) tout en le découvrant lui, Jésus, comme l’Envoyé du Père, image parfaite du Père, en même temps qu’il leur promettait la venue d’un Autre lui-même, présent dès l’origine, mais capable de défendre sa mémoire et d’assurer à tout jamais, sous une autre forme, sa visibilité.
C’est bien de la vie avec Jésus que naît la conviction que Dieu est l’unité des trois. A partir de cette Trinité manifestée en ce monde, on s’est mis à réfléchir et à exprimer cela en des formules qui ne font pas nécessairement appel à l’intervention de Dieu dans l’histoire. Il en est ainsi de toute formule qui donne comme une sorte de conclusion sans détailler le chemin par lequel on y parvient.
Ce dimanche tombe entre deux élections importantes pour les Français. On peut être content ou non des résultats, déplorer des discours, des attitudes, des projets qui ne nous honorent pas, mais ne doit-on pas reconnaître ce qui, dans le suffrage universel provoque l’homme à élargir ses horizons ? C’est comme si un peuple tout entier était à s’occuper des affaires de l’État, à regarder plus loin que le bout de son champ, à être participant de la vie des autres, du bien de la société.
Regardez de plus près, me diront certains, ce qui motive chacun, c’est son ambition, la défense de ses petits intérêts individuels. Peut-être ! Mais n’y a-t- il pas en l’homme ce petit coin de lui qui se laisse toucher par la misère du malade, du chômeur, de l’exclu, ce lieu qui ne supporte pas l’injustice et se montre capable d’être mobilisé par de grandes causes et plus encore par des témoins de la vérité, de la liberté qui osent et se risquent. A la Pentecôte, ceux qui sont à Jérusalem viennent de tout le monde connu. Ils ne sont ni meilleurs ni pires que nous. Quand ils entendent Pierre et les autres chanter les merveilles de Dieu et proclamer la Bonne Nouvelle ils sont rejoints dans ce coin d’eux-mêmes qui aspire à autre chose, à la venue d’un monde nouveau. Et le miracle se produit.
Ils comprennent et se comprennent.
C’est l’étonnement : « comment se fait-il que chacun de nous entende ces Galiléens dans sa langue maternelle ? ».
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