On imagine bien. Jésus invité à ce banquet où on l’attend au tournant : qu’est-ce qu’il va encore nous dire, ce Jésus ? Et le fait est qu’il ne peut pas se retenir… Qu’est-ce que vous voulez, ça lui saute aux yeux, ces gens qui se précipitent l’air de rien vers les places d’honneur. C’en est drôle. J’imagine qu’il s’en amuse d’abord, et puis… derrière une forme ironique il leur dit quelque chose de très sérieux.
Il leur dit : « Mais à quoi jouez-vous ? Vous vous êtes vus ? Vous cherchez les honneurs, vous vous flattez mutuellement, je t’invite aujourd’hui et tu m’inviteras demain… » Nous sommes en pleine mondanité. La mondanité, c’est ça : on s’entretient mutuellement dans sa propre gloire. Pour Jésus, ce sont des faux-semblants, ce n’est pas dans la vie.
« Dites-donc, dit Jésus, il serait peut-être temps de changer de jeu, d’arrêter de jouer et de commencer à vivre ! Il serait peut-être temps d’entrer dans le jeu de la vie. » Vous voulez « grandir », vous voulez croître en humanité, donner à votre vie plus de poids, plus de sens, plus de bonheur aussi ? Eh bien je vais vous indiquer la voie royale pour grandir en humanité : elle s’appelle le chemin d’humilité. C’est cela que suggère la parabole.
Dimanche dernier, alors que Jésus parlait de ce feu qu’il venait allumer sur la terre et de la division qui allait s’opérer parmi les hommes, c’était indirectement la même question que pose la lecture que nous venons d’entendre, celle du salut. Qui sera sauvé ? Beaucoup ? Fort peu ?
Nous avons vu qu’il existe dans l’évangile autant de passages pour dire que tous les hommes seront sauvés que pour dire le contraire. Parmi les premiers on peut noter la parabole du fils prodigue qui revient de lui-même vers son père, mais pour de mauvaises raisons Par contre la brebis perdue ne revient pas d’elle-même, c’est le berger qui la cherche et la trouve, tout comme la pièce de monnaie retrouvée par la femme qui fait partager tout son entourage à sa joie. C’est un brigand qui entre le premier au paradis.
Au contraire Mt nous parle de la séparation des brebis et des boucs. Nous savons qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux. Jésus aujourd’hui nous demande de passer par une porte étroite. En fin de compte, Jésus ne répond pas à la question, au moins telle qu’elle était posée : beaucoup ou bien peu ? S’il ne répond pas, c’est parce que la question est mal posée, comme si tout se passait sur une scène de théâtre où nous serions les spectateurs.
Comment bien parler de sa maman ? Dans les textes que nous venons d’entendre, il y a comme deux regards très différents qui sont posés sur Marie.
Il y a le regard qui nous est plus familier. Marie qui vient d’accueillir le Message : elle sera la maman du Sauveur. Elle court chez sa cousine Élisabeth qui, elle aussi, va devenir maman malgré son grand âge. Marie n’écoute que son cœur et veut aider Élisabeth. Dans cette demande d’Amour, Dieu se manifeste. Ce n’est pas étonnant : là où est l’Amour, là est Dieu.
Et voilà qu’Élisabeth devient prophète, remplie d’Esprit Saint. Elle reconnait la visite de son Seigneur à travers la visite de Marie. Et Marie développe le Oui qu’elle avait dit au messager à Nazareth pour exprimer le merci, la louange à Dieu qui manifeste – par cette naissance – la vie nouvelle qui remet le monde à l’endroit.
« Il élève les humbles, renverse les puissants de leurs trônes, comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. »
Il y a un deuxième regard. C’est la vision de Jean qui, dans sa prière, voit un grand signe dans le ciel.
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