Ce sont les apôtres qui interviennent en faveur d’un supplément de foi. Les chapitres précédents traitaient des problèmes qui survenaient au sein de la communauté des disciples, les rivalités, le besoin d’être reconnu, les scandales mêmes, le besoin de patience de pardon. Tout ce groupe ne formait pas une communauté angélique !
Les apôtres dont nous parle S.Luc représentent les responsables des communautés chrétiennes. Ils sont particulièrement concernés par ce besoin de vigilance, de confiance : Ajoute-nous de la foi ! La foi ? Il n’est pas nécessaire d’en ajouter. Il suffirait d’une dose minuscule comme un grain de sénevé pour oser dire à un sycomore : « sois déraciné et va te planter dans la mer, et il obéirait ». L’image n’est pas à prendre au pied de la lettre bien sûr ! Elle veut dire que ce qui semble complètement impossible à nos yeux, Dieu peut le réaliser en eux. Telle est la foi de l’apôtre. Elle ouvre à l’action toute puissante de Dieu, maître de l’impossible.
En fond de tableau il y a l’amour des pharisiens pour l’argent. La parabole nous présente deux personnages principaux : le riche, qui s’habillait de pourpre et faisait la fête chaque jour, qui n’a pas de nom, comme si les richesses l’avaient étouffé, et un pauvre, sous son porche, qui ne peut même pas se rassasier de ce qui tombe de la table du riche. Les images sont fortes ; d’un côté la pourpre, le lin fin, de l’autre les chiens, les ulcères.
Le riche n’est pas présenté comme vraiment méchant. Il ne lui est pas d’abord reproché d’être riche, mais de ne pas voir la misère de Lazare à sa porte. Être riche en soi, n’est pas une faute, mais c’est une responsabilité. Il y a plusieurs façons d’être riche, les bonnes et les mauvaises. C’est dangereux, car cela incline à la suffisance plus qu’au partage. Le luxe, l’abondance, endorment les individus, les sociétés, les nations.
Arrive le moment de vérité :
Nous voici en pleine actualité avec la corruption, réalité de tous les temps qui atteint de si graves proportions aujourd’hui. Mais il est quand même assez surprenant dans cette lecture que le propriétaire dont les biens ont été dilapidés dise son admiration pour l’intelligence de son voleur. Le père du fils prodigue, dimanche dernier dont l’héritage avait connu le même sort n’allait pas jusque là.
Il est clair que le Seigneur loue ce gérant non pas pour l’injustice, mais pour son habileté. Il a su non pas cacher l’argent et le rendre improductif, mais il l’a mis au service des relations.