Homélie du P. Etienne
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre » : Jésus annonce ici la ruine du temple de Jérusalem, événement historique survenu en l’an 70 de notre ère, puis il élargit la perspective en évoquant les catastrophes qui préluderont à la fin des temps et recommande de ne pas se laisser égarer, alors, par de faux messies et de faux prophètes : « Ne marchez pas derrière eux ! ». Ces annonces de guerres, de soulèvements, de séismes et d’épidémies, tout comme les épreuves présentes du monde et de l’Église, peuvent ébranler notre foi ; saint Paul écrit même qu'on peut « faire naufrage dans la foi » (1 Tm 1,19). C’est pourquoi Jésus nous avertit : « Ne vous effrayez pas… Ne vous laissez pas égarer… Persévérez jusqu’à la fin et vous obtiendrez la vie ». Il ne veut pas nous faire peur, mais nous éclairer et nous fortifier.
Ne voyons pas non plus dans ces catastrophes le signe que le Christ a échoué dans son œuvre de salut ! Jésus a réellement vaincu le Mal, mais Satan mène encore un combat d’arrière-garde pour défier Dieu et détruire l’homme ; c’est pourquoi notre monde continue d’être le théâtre d’un gigantesque affrontement entre la lumière et les ténèbres. Cependant le pouvoir que Satan peut encore exercer sur le monde est radicalement second par rapport à celui du Christ qui a neutralisé les forces de perdition sur leur propre terrain, en faisant de sa mort l’offrande de lui-même à son Père et l’acte de la rédemption du monde, en vainquant la haine insensée par l’amour achevé. L’Église traverse avec son Seigneur les mêmes épreuves que lui – « Vous serez détestés de tous à cause de mon nom » – et vit avec lui sa pâque avant d’entrer dans la gloire du Royaume ; celui-ci adviendra non par son triomphe historique, non par le succès des chrétiens, mais par la victoire de Dieu qui fera descendre du ciel la Jérusalem d’en haut.
Homélie du P. Désiré
La première lecture tout comme l’évangile se rejoignent en le mot « résurrection ». Dans la première lecture, le mot « résurrection » revient trois fois. Tout d’abord chez le deuxième enfant à son dernier soupir pour marquer leur espérance en la vie éternelle : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. » (2 Liv. des Martyrs d’Israël, 7, 9). Ensuite, ce mot est prononcé par deux fois de la bouche du quatrième enfant lors qu’il est sur le point d’expirer. D’abord pour exprimer sa conviction de foi en l’accomplissement de la promesse de Dieu : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu » (2 Liv. des Martyrs d’Israël, 7, 14a). Et ensuite pour prononcer la sentence qui attend ce roi ignoble qui s’est éloigné de Dieu : « toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie » (2 Liv. des Martyrs d’Israël, 7, 14b). Quant à l’évangile, le mot « résurrection » revient cinq fois et nous plonge dans un débat casuistique autour justement de la compréhension de la résurrection. Pour nous introduire dans ce débat St. Luc, le rédacteur, utilise le mot « résurrection » pour définir qui sont les Sadducéens : « Ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection » (Lc 20, 27). Ensuite les sadducéens, eux-mêmes, emploient le mot pour formuler leur question à Jésus : « à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » (Lc 20, 33). En fin, la résurrection apparaît trois fois dans la bouche de Jésus. D’abord, pour donner une réponse à ces interrogateurs : « ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari (Lc 20, 35). Ensuite, pour donner une meilleure compréhension de sa réponse en expliquant pourquoi ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir ne se marient pas : « ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection » (Lc 20, 36).
Jésus aurait pu s’arrêter-là. Mais, les choses ne sont pas si faciles, frères et sœurs, ni pour les sadducéens ni pour nous aujourd’hui qui sommes pourtant chrétiens.
Hier nous avons parlé de la garde des sens. Et nous avons vu que le manque de regard chaste nous induit souvent à nous comparer les uns envers les aux autres et cela est une des causes fondamentales de tensions dans les relations humaines notamment dans les communautés religieuses. Eh bien, au moment où nous célébrons la Toussaint, St. Jean nous invite, à travers les lectures d’aujourd’hui, à méditer sur quelque chose d’essentiel à notre foi : le regard.
Dans un style qui lui est propre, Jean nous transporte dans une vision mystique et nous introduit dans le mystère même de la souffrance et la Résurrection du Christ. Son message codé invite à découvrir qu’au bout de la souffrance se trouve le salut pour tous ceux qui savent mettre leur confiance en Dieu. Car, Dieu n’abandonne jamais les siens. Quelquefois les temps peuvent paraître voire être très sombres, la vie peut même paraître inutile, mais, il faut toujours continuer à garder un esprit positif en particulier dans les moments de persécutions. Car, les forces du mal ne nous vaincrons jamais de la même manière qu’elles n'ont pas pu vaincre le Christ en l’ayant condamné à mort. Ayons toujours le regard porté sur la croix salvifique du Christ et ne perdons jamais courage.
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