Une page d’évangile qui nous est offerte comme un beau bouquet avec plein d’images et de couleurs : regardez les oiseaux du ciel, la beauté de leurs plumages, la diversité des herbes, des semailles, les lys des champs…. A croire que Jésus avait lui-même cela sous les yeux, lors d’un beau printemps de Palestine. Regardez ce dont tout cela est le signe : le formidable souffle de vie qui anime la nature, cette nature dont nous sommes nous-mêmes partie prenante.
Si Jésus parle ainsi c’est pour nous conforter dans le choix initial de la foi, l’élan de la confiance. C’est déjà ce que disait le prophète Isaïe aux exilés de Babylone, alors que l’ensemble du peuple connaissait une terrible épreuve. Vous n’êtes pas abandonnés par Dieu. L’Alliance est là : « Une mère pourrait-elle abandonner son enfant ? »
Depuis plusieurs dimanches nous accompagnons Jésus sur la montagne d’où, comme Moïse sur le mont Sinaï il énonce la loi nouvelle, celle du Royaume qu’il vient établir parmi nous.
« On vous a dit, moi je vous dis », il est bien clair que cette loi, sans renier l’ancienne, va plus loin. Dans la première à l’exception du premier commandement, les suivants se présentaient sous la forme d’interdits. Et Jésus donne des exemples, en particulier dans le domaine de nos relations avec autrui :
Si vous invitez quelqu’un qui va vous rendre la pareille, quelle mérite avez vous ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Moi je vous dis : invitez celui qui ne pourra pas vous rendre, aimez vos ennemis…
Il y a donc deux façons d’agir, deux sagesses, l’une seulement terrestre, qui relève du savoir vivre, de la simple politesse ; et une autre qui va au delà, s’inspire d’une autre motivation.
Nous continuons d’écouter Jésus qui nous parle sur la montagne.
Il nous dit, comme un nouveau Moïse, la loi nouvelle, celle du royaume, si différente de l’ancienne qui ne comportait, à part le premier commandement, que des interdictions. « On vous a dit, moi je vous dis ». C’est clair, sa parole est parole de Dieu. Comment renouveler la société dans laquelle nous sommes, alors que les relations entre les hommes, aujourd’hui comme hier, sont marquées par tant de haines, de méfiances, de soupçons ?
Jésus nous invite à un renouvellement total. La loi du talion représentait déjà un progrès considérable en limitant la vengeance. Jésus va plus loin. Certaines prescriptions déterminent un esprit, elles fixent un idéal, qui n’est pas forcément inaccessible, mais qu’il faut suivre avec discernement. Ainsi quand un garde gifle Jésus au cours de son procès, il ne tend pas la joue droite, il renvoie le garde à lui-même à sa conscience. Pourquoi me frappes-tu ?