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Prière fraternelle à Vêpres
Il est fidèle notre Dieu
Lui qui nous a appelés.
En ce soir de fête, chantons lui notre reconnaissance
Et prions le pour notre monde.
Sois béni ô notre Dieu ! Prends pitié de nous !
Ton appel… comme une source secrète et limpide à laquelle puiser la joie, Béni sois-Tu !
Pose ton regard sur les jeunes
qui aujourd’hui cherchent comment répondre à ton amour qui les devance, nous t’en prions.
Ton appel… comme une responsabilité confiante et engagée pour construire le Royaume, Béni sois-Tu !
Pose ton regard sur tous ceux et celles qui, au travers les forces contraires, choisissent le pardon, la paix et le partage, nous t’en prions.
Ton appel… comme une promesse d’amour indéfectible qui porte notre fidélité, Béni sois-tu !
Pose ton regard sur notre sœur Placide et sur nous toutes ensemble dans notre aujourd’hui, nous t’en prions.
Ton appel… comme une trouée d’éternité dans notre pèlerinage sur la terre, Béni sois-Tu !
Pose ton regard qui ressuscite sur toutes nos sœurs qui ont marché devant nous, nous t’en prions.
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Homélie
Sur Mt 3/13.17
Il y a quelques semaines, sœur Luc a eu la possibilité de se rendre au lieu même où s’est déroulé cet événement du baptême de Jésus. Ce récit que nous en a laissé saint Matthieu est l’occasion de nous partager sa joie.
Le mot baptême signifie plongée, dans l’eau du Jourdain pour ceux que baptisait Jean Baptiste, désir de purification, de changement de vie.
Entrer dans un monastère, surtout si c’est la première fois, ne laisse pas indifférent. Il y a comme une sorte de plongée dans un lieu inhabituel, dans le silence, la rencontre de ces hommes ou de ces femmes dont le genre de vie est si particulier.
Il y a surtout, ce qui n’apparait pas d’emblée, une plongée dans la Parole de Dieu, lue, chantée, méditée, tout au long de la journée, depuis très tôt le matin ou dans la nuit jusqu’à la nuit tombée. Elle est comme l’écho d’une Parole mystérieuse, voix profonde, celle qui planait sur les eaux primordiales à l’origine, qui retentit tout au long de l’histoire par la voix des prophètes, qui prend corps en la Vierge Marie.
Pour la religieuse qui entre ici, cette présence de la Parole se traduit par les rassemblements au chœur, par le chant, par tout ce qui va rythmer sa journée, y compris les activités les plus matérielles.
Peu à peu cette Parole prend corps en nous, pénètre l’esprit le cœur, infléchit la pensée.
Pour Jésus, à la différence du baptême de Jean Baptiste, il ne s’agissait pas d’un baptême de conversion, impliquant le regret des péchés, mais d’une sorte d’investiture dans une mission, un envoi dans le monde
« Nul n’a jamais vu Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, nous l’a dévoilé » Jn 1
« Voici qu’une voix venant des cieux disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir » Mt 3/17
Jésus ne devient pas Fils à l’heure du baptême. Il l’est de toute éternité, mais il est appelé à le devenir pour nous dans les multiples rencontres de la vie. Nous de même, nous ne cessons jamais de devenir ce que nous sommes déjà.
C’est dire aussi qu’une vocation se prépare de loin. La profession solennelle en marque une étape, mais Dieu agit par de multiples influences, des rencontres. L’amour de Dieu est inventif pour nous conduire, tout pardonner, tout excuser, nous apprendre à aimer et à être aimé. St Paul nous l’a rappelé dans la première lecture. Au jour de son baptême c’est ce que Jésus entend dire par la voix du Père :
« Tu es mon Fils bien aimé »
Il en va de même pour tout chrétien, toute religieuse qui se souvient de son baptême. Là est la source même si elle coule de nuit : l’amour du Père. Il fait toutes choses nouvelles.
Nous vous souhaitons, sœur Luc, un heureux jubilé, non pas l’ouverture d’une dernière étape, tout au contraire, avec la rencontre de Celui qui nous renouvelle de jour en jour.
« Seigneur, d’où vient que tu te fasses connaître à nous et non pas au monde ? »
Jésus venait de leur dire qu’il allait les quitter mais qu’il reviendrait pour les prendre avec lui. Ils n’étaient qu’un petit groupe de disciples pour une tâche immense, lancés seuls dans l’inconnu avec la perspective de l’attente, d’où leur question. Et Thomas d’ajouter : « Nous ne savons même pas où tu vas ! » et Philippe de dire : « Montre nous le Père et cela nous suffit »
La réponse de Jésus : « Gardez la parole ».
Et il précise que ce n’est pas seulement affaire de mémoire, mais d’amour : « Si quelqu’un m‘aime il gardera ma parole », ce qui s’est imprimé dans son esprit et son cœur et va le pousser dans la vie. Il va découvrir ce que veut dire vivre dans l’Esprit.
Les conduites selon l’amour sont multiples. Elles sont l’effet de la réalité invisible qui nous habite, l’Esprit qui nous permet de donner sens à ce que nous vivons.
L’Esprit est en nous comme la sève dans le cep et les sarments. L’Esprit est en nous présence du Père et du Fils, donc de cette relation d’accueil et de don qui fonde tout ce qui vit. Dieu demeure ainsi en nous et nous demeurons en lui dans la mesure où nous entérinons cette présence en nous. Rien ne se passe sans notre liberté.
Il s’agit de faire notre demeure dans cet amour dont nous sommes aimés. Le mot « demeurer » revient trois fois dans cet évangile. Une comparaison peut nous aider à le comprendre : Où demeurons-nous exactement ? On se le demande quand il nous arrive de déménager souvent. Il y a plusieurs réponses : celle figurant sur notre carte d’identité, le lieu de notre naissance où nous avons tant de souvenirs, ou bien plus réellement là où nous avons des amis, là où nous existons pour les autres. Or la réalité, c’est que nous sommes aimés par Dieu qui nous a aimés le premier. C’est en lui que nous habitons d’une certaine manière, sa Parole est notre maison que nous pouvons ouvrir à d’autres, une belle et grande maison que nous sommes heureux d’habiter.
C’est à ce titre que l’Église, à commencer par la paroisse, se doit d’être une communauté fraternelle où l’on apprend à se connaître, parce qu’elle est demeure de Dieu parmi les hommes. Ainsi les disciples du Christ sont reconnaissables à l’amour qu’ils portent aux autres, à la simplicité de leur vie, à leur bonté. Mais tout cela est fondé sur la réalité et la vitalité de leur foi, ce que l’Esprit verse en leur cœur venant du Père dans le Christ. Le signe auquel on reconnaît que c’est l’œuvre de Dieu, c’est la Paix, non pas l’indifférence, le repli sur soi, l’élaboration de difficiles accords diplomatiques, mais la Paix du Christ, fruit d’une assurance intérieure.
D’où vient-elle ? Jésus nous le dit en ce qui le concerne. Elle vient du Père, source de vie, d’où il tient tout, au point de ne faire qu’un avec lui et l’Esprit. Faire sa volonté, c’est sa raison d’être, et il faut que le monde le sache.
1er mai 2016
Prière universelle