Les évangiles des dimanches précédents nous invitaient à un comportement responsable. Celui de travailleurs qui ont à rendre compte de leur travail, à en donner le fruit au propriétaire de la vigne, à ne pas faire comme s’ils étaient eux-mêmes propriétaires. Cette fois il en va tout autrement. Il s’agit de répondre sans délai à une invitation, non pas pour un travail, mais pour un repas de noces, invités non pas à la peine mais à la joie.
Ces noces, ce sont celles du fils du maître du Royaume. Le mystère pascal se profilait déjà à l’horizon de dimanche dernier, puisqu’il était question de la mise à mort de ce même fils, Aujourd’hui il est bien aussi question du mystère pascal, mais en tant qu’il est communion , banquet du Royaume, don du corps et du sang du Christ.
Pâques est bien la fête des noces du Christ avec l’humanité.
Nous voici donc invités à nous tourner vers le terme, vers la Résurrection, un terme qui nous paraît le plus souvent si lointain, quand nous sommes aux prises avec les conséquences de la crise, les remous de la politique, les inquiétudes familiales ou personnelles, etc…Est-il possible que Dieu nous invite au bonheur ?
Encore une fois les prêtres et les pharisiens. Ne nous y trompons pas, ce ne sont pas seulement des personnages du passé, Ils nous représentent tous, avec leurs bons et leurs mauvais côtés. Nous sommes toujours quelque peu de leur espèce, susceptibles des mêmes travers. C’est donc pour nous que Jésus parle.
La vigne, il en est question depuis plusieurs dimanches. C‘est tout le domaine dont nous sommes responsables, ce qui nous a été confié, c’est à dire ce monde que nous avons à gérer, mais qui ne nous appartient pas. Nous sommes bel et bien maîtres de nos décisions, de nos actes, mais ce monde appartient à celui qui l’a créé, qui en est la source.
Depuis trois semaines, l’évangile nous répète que nous sommes tous débiteurs, responsables d’une vigne qui nous a été confiée pour qu’elle donne du fruit, qu’elle soit bien à l’image de Dieu qui veut notre bonheur et notre joie.
A chaque fois, la parabole nous dit que le propriétaire s’absente.
Dieu est-il absent du monde ?
Non,
c’est par nous et en nous qu’il est présent et actif dans le monde,
si toutefois nous acceptons de travailler avec lui et non contre lui.
Ces deux fils, qui représentent-ils ?
La réponse vient de nous être donnée à la fin de la parabole. Il y a d’un côté les prêtres et les anciens, et de l’autre les publicains et les prostituées. Les gens bien et les autres. Une première remarque : les uns et les autres sont présentés comme des fils, fils de Dieu, aimés par Dieu qui veut le salut de tous les hommes. On ne nous dit pas comment ils en sont venus à être ainsi étiquetés, on dit seulement qu’ils ont même origine. On comprend que les chefs des prêtres et les anciens, les gens en place, n’aient pas envie de changer et d’accueillir du nouveau. Ils ne sont pas sans mérite, mais ils en ont sans doute trop conscience et ils sont satisfaits de leurs mérites. Ils se trouvent bien tels qu’ils sont, comme ce pharisien de St Luc qui énumère ses mérites en se comparant au publicain. Nous pouvons aimer les pharisiens, nous nous retrouvons souvent en eux. C’est facile de les condamner sans balayer devant notre porte.
Mais nous avons
tous
à comprendre que
nous sommes
tous
en route vers un
ailleurs
ou un
autrement.