Un roi, c’est celui qui a le pouvoir de décision. Dans l’Antiquité, il avait à la fois le pouvoir législatif et exécutif. Le thème de la royauté divine signifie qu’il n’y a aucun pouvoir supérieur à celui de Dieu. Mais la bible nous montre le Créateur confier l’univers à l’homme : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez la » Dieu se dessaisit donc de son pouvoir en faveur de l’homme. Mais ce dernier va se trouver affronté à bien des forces qui le dépassent, à commencer par celles qui commandent les phénomènes naturels. Il faudra qu’il apprenne à les connaître, les désarmer, les utiliser. Nous sommes encore loin de compte ! Affirmer que Dieu est le roi de la création revient à dire que nous ne sommes quand même pas abandonnés par lui, mais qu’Il est là, à l’œuvre avec nous, même si nous n’avons pas fini de déchiffrer le mystère de sa Royauté.
Parler du Christ Roi est un pléonasme. « Christ » signifie « celui qui a reçu l’onction », celle par laquelle on sacrait les rois, comme il nous est dit de David. Il est vrai que à l’époque où l’on s’est mis à parler beaucoup du Christ Roi jusqu’à instituer une fête pour ce titre, les intentions n’étaient sans doute pas complètement religieuses. C’était l’époque où l’on rejetait un pouvoir clérical qui voulait régenter trop de choses parce que l’on ne distinguait pas bien Dieu et César. Mais la royauté du Christ ne se limite pas à ce point de vue.
Nous pouvons nous demander : sur qui et sur quoi le Christ règne-t-il ?
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Le soleil, la lune, les étoiles, le figuier…Voici bien des images que Jésus met sous nos yeux pour nous faire comprendre ce qui arrive, ce qui n’apparaît pas au premier regard.
Regardons ces images une à une.
Quelqu’un qui se tenait à la sortie de la messe dans une paroisse que je ne nommerai pas, me fit remarquer un jour combien certains étaient heureux de ne rien donner pour la quête. C’était assez vrai. Mais on peut dire qu’il y en a qui sont heureux de donner, comme cette femme dont Jésus relève le geste.
Une veuve, de celles qui étaient alors les plus démunies, seules, sans ressources. De tous temps, la veuve et l’orphelin ont été associés. Des personnages sans droit, qui dépendent de la bonne volonté des voisins.
Dans la première lecture, nous avons vu Élie venir trouver une veuve non pour lui donner mais pour lui demander, alors qu’elle a un enfant à nourrir, en temps de famine. S’il lui demande le peu qui lui reste, c’est pour qu’elle cesse de compter sur ses réserves et compte totalement sur la seule parole de Dieu que le prophète lui adresse : « N’aie pas peur ».
Elle doit cesser de voir la mort qui va suivre la perte de ses dernières réserves pour ouvrir les yeux vers une autre vie, une vie qui vient d’ailleurs. Toujours le même message : donner sa vie pour la sauver. C’est de cela que nous ne devons pas avoir peur. Donner de soi-même pour en faire vivre d’autres n’est-ce pas au principe de toute vie, de toute génération ? N’est-ce pas le propre de ces millions d’hommes dont nous célébrons la mémoire en ce 11 novembre ?